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Cyclisme: Thibaut Pinot pense à Gino Mäder "presque à chaque descente"

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Thibaut Pinot confie penser "presque à chaque descente" à la chute mortelle de Gino Mäder sur le Tour de Suisse, le 15 juin dernier. Le Français appréciait beaucoup le Suisse avec lequel il discutait souvent à l’arrière du peloton.

La mort de Gino Mäder sur le Tour de Suisse le 16 juin dernier a particulièrement affecté Thibaut Pinot. Dans un entretien à l’AFP, le Français confie avoir souvent discuté avec le coureur suisse, décédé au lendemain de sa chute dans la descente vertigineuse du col de l'Albula lors de la cinquième étape de la course.

"Gino était un coureur qui, comme moi, aimait trainer à l'arrière du peloton et on se retrouvait souvent à parler"

"Je l'ai appris pendant un entraînement à La Clusaz, confie le cycliste de Groupama-FDJ. C'était très compliqué de terminer, j'étais abasourdi. Gino était un coureur qui, comme moi, aimait trainer à l'arrière du peloton et on se retrouvait souvent à parler. Je l'aimais beaucoup. Je m'étais échappé avec lui sur la dernière étape de la Vuelta. On était tous les deux ensemble. C'est dramatique."

Connu pour ne pas trop apprécier l’exercice de la descente, le troisième du Tour de France 2014 ajoute être dorénavant accompagné du souvenir du coureur de la Bahraïn-Victorious. "Depuis l'accident, j'y pense presque à chaque descente à l'entraînement, explique-t-il. Pourtant je n'étais même pas sur le Tour de Suisse. Pour ceux qui y étaient ça doit être encore plus difficile. Je suis un coureur qui prend un peu moins de risques que les autres parce que j'ai vraiment conscience du danger. On dit souvent qu'il faut débrancher le cerveau dans le vélo. J'ai vraiment du mal avec cette idée. On pratique un sport dangereux."

Pinot conserve d’ailleurs un souvenir plutôt effrayant de cette terrible descente de l’Albula. "Cette descente je l'avais faite il y a presque 10 ans, c'était la même étape, se remémore-t-il. Et je m'en rappelle très bien: j'avais lâché parce que j'avais peur de la vitesse. C'était dans la période où on me critiquait beaucoup sur ma prudence dans les descentes. Mais les gens ne se rendent pas compte ce qu'on fait sur un vélo à 100 km/h. On oublie très vite les risques qu'on prend."

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Le Français conclut en donnant quelques idées de réflexion pour éviter de tel drames comme la mise en place de filets de sécurité, l’arrêt des arrivées en descente ou une moindre mise en avant des chutes spectaculaires.

NC