Cyclisme: une révolution à venir? Un budget-plafond à l’étude pour limiter les énormes écarts de moyens entre équipes

Un début de réponse à l’inquiétude du cyclisme français? Dans une interview à Midi-Libre, Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, révèle qu’une réflexion est menée par les instances mondiales pour limiter les budgets des équipes. Une manière de réduire les écarts importants entre certaines équipes soutenues par de puissants sponsors (Bahrain, Emirates, RedBull…) et d’autres aux moyens bien plus limités. C’est notamment le cas de certaines formations françaises.
"Le match est un peu déséquilibré"
"Nous, nous avons la chance d’être des professionnels payés pour faire notre passion", rappelle Prudhomme. "La plupart des gens du cyclisme sont des bénévoles qui se battent. C’est de plus en plus compliqué d’obtenir les autorisations, de trouver les budgets, etc... C’est pour ça que le lien avec le vélo du quotidien du quotidien est nécessaire pour moi. La bicyclette n’a jamais été autant à la mode depuis 100 ans."
Il souligne les difficultés de certaines formations tricolores à s’adosser à un puissant soutien. "Avoir des gros sponsors, c’est peut-être ce qu’il manque aux équipes françaises, aussi", constate-t-il. "Il y a une réflexion menée par l’UCI, avec les organisateurs, les équipes, sur le fait d’avoir peut-être un budget maximal. Parce qu’en effet, avec les capitaux qui viennent notamment des pays arabes, le match est un peu déséquilibré. C’est un euphémisme de le dire."
En octobre dernier, Emmanuel Hubert, manager général de l’équipe Arkéa-B&B Hotels, s’était inquiété du modèle actuel du cyclisme français, dépendant de partenaires privés pour assurer les coûts de fonctionnement et les taxes. Il espérait pour cela une défiscalisation des charges pour aider à réduire l’écart avec les formations étrangères. "Ce modèle n’est plus viable", prévient-il. "Dans moins de cinq ans, 60% des équipes françaises auront disparu. Ce qui se passe dans le monde amateur va concerner le monde professionnel très vite. Nous sommes impactés sur le plan mondial. On s’appauvrit de notre base. Il faudrait que le monde pro aide davantage la base. Mais comment faire plus alors que nous sommes étranglés?"