Cyclisme: Vingegaard raconte le jour où il a manqué un test anti-dopage

Jonas Vingegaard est lucide sur le sujet. Dans un sport où les champions échappent rarement au poids du soupçon, le Danois, double vainqueur du Tour de France avec la Jumbo-Visma, sait que tout le monde ne croit pas en sa probité. Et qu’il lui faudra se défendre encore et encore face aux accusations de dopage.
"Je ne prends rien et je pense que le reste du peloton ne prend rien non plus. J’ai gagné deux fois le Tour de France (2022 et 2023) sans rien prendre, alors je crois aussi que les autres ne prennent rien", dit-il dans une interview donnée le 15 novembre pour le média danois Ekstra Bladet. Lucide sur "ce qui s’est passé il y a 20 ou 30 ans" et convaincu qu’il est "important de parler du passé", le grimpeur de 26 ans assure comprendre le scepticisme d’une partie du public.
"J'avais laissé mon portable dans la cuisine"
"En parler, c’est peut-être un moyen d’éviter que cela ne se reproduise à l’avenir (…) C'est une bonne chose d'être tout le temps contrôlé (…) D’une manière ou d’une autre, des coureurs peuvent encore tricher, alors je ne veux pas me contenter de dire - comme on le faisait autrefois - que je suis le coureur qui est le plus contrôlé. Je n’ai jamais été contrôlé positif (…) Il s’est passé des choses à l'époque, et des gens pensent certainement que ça arrivera à nouveau", poursuit Vingegaard, qui indique avoir subi entre 60 et 70 contrôles antidopage en 2023.
Il raconte également en avoir manqué un en 2019. "J'avais laissé mon téléphone portable dans la cuisine et la sonnette (de son domicile) ne fonctionnait pas. Ils ont essayé de m'appeler, et il était évident qu'il était impossible pour moi de répondre. Bien sûr, ce n'est pas génial. Mais ils sont venus deux jours plus tard. C'est une chose à laquelle j’ai pensé après coup pour m'assurer que ça ne se reproduise pas", détaille-t-il.
Un défaut de localisation et un manquement à un contrôle (''no show'') peuvent coûter cher à un coureur en cas de récidive : le Français Yoann Offredo, alors chez FDJ, avait payé sa négligence (trois contrôles manqués en moins de 18 mois) en récoltant une suspension d’un an en 2012.