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Etoile de Bessèges: "Il peut y avoir des morts", Axel Huens justifie son retrait de la course par une organisation "dangereuse"

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Axel Huens, coureur cycliste français, fait partie des coureurs ayant décidé de ne pas partir vendredi lors de la troisième étape de l’Etoile de Bessèges. Cette décision survient à la suite d’une nouvelle intrusion de voiture sur le parcours, la deuxième en deux jours. Les équipes évoquent des problèmes d’insécurité.

Trop c’est trop… Ce vendredi, huit équipes ont décidé d’abandonner la course cycliste de l’Etoile de Bessèges, considérant un manque de sécurité. Le problème: la nouvelle intrusion d’une voiture sur le parcours, la deuxième fois en deux jours. Axel Huens, coureur de l’équipe Unibet Tietema Rockets, a été l'un de ceux qui ont choisi de ne pas continuer la course. Il revient sur cette décision et les raisons de son mécontentement.

Lors d’une échappée de trois coureurs qui ouvraient la route, ce vendredi, le peloton a été stoppé net, à 12h30, par une voiture qui s’est présenté à contre-sens dans un rond-point. Malgré les nombreuses protestations suite à cet incident, un autre départ a été donné dans la plaine peu avant 14h. L’étape a quand même été raccourcie de 27 km.

Mais, plusieurs équipes ont affiché leur désaccord avec la reprise de la course et ont décidé de regagner directement le bus. Il faut tout de même préciser qu’il y avait déjà eu un incident du même type la veille. Une voiture avait provoqué la chute du belge Maxime Van Gils, qui, par la suite, a abandonné, souffrant d’un traumatisme à la hanche droite et au poignet droit.

"On ne peut pas faire partir une course pro avec la possibilité de croiser une voiture à 80 à l’heure"

Axel Huens a alors décidé de ne plus participer à la course et a expliqué son choix auprès de Ouest France: "Déjà, hier, on s’est retrouvé face à une voiture dans le final à 15 bornes de l’arrivée. C’était chaud. Si une voiture arrive à la sortie d’un virage, il peut y avoir des morts. Le CPA (association de coureurs cyclistes) a prévenu: encore un souci, on arrête. Et là, nouvelle voiture. Il y a eu un vote, les trois coureurs représentant le peloton ont voulu arrêter. On était censé arrêter. L’organisateur n’en a fait qu’à sa tête. On était menacé, l’organisation nous disait que la course allait disparaître si on ne repartait pas. Des Français se sont fait attraper comme ça, personne ne veut que cette course française disparaisse."

Le coureur ajoute même: "L’organisation a promis une course neutralisée, de geler les temps. Mais un groupe de 25 venait de repartir. Le drapeau blanc a été ressorti, on nous a fait comprendre qu’il fallait courir. Quand on a vu qu’il y avait des attaques, on a arrêté. Même les coureurs français, censés comprendre les consignes, n’ont pas bien compris. Je ne comprends pas comment on peut laisser le choix aux coureurs. Soit tout le monde repart, soit personne. On ne peut pas faire partir une course pro avec la possibilité de croiser une voiture à 80 à l’heure. Des coureurs français ont été forcés à repartir par les managers. La course va continuer à 60 mecs. Cela ne ressemble plus à rien. On n’est pas là pour embêter les organisateurs, mais il ne faut pas attendre un mort pour dire que c’est dangereux."

Clémence Gontard