Kévin Vauquelin chez Ineos? Marc Madiot déplore "la mode" des Français qui partent à l'étranger où "la vie est plus simple"

Marc Madiot tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme. Après Lenny Martinez au cours de la saison 2024, les équipes françaises ont perdu Kévin Vauquelin. Septième du Tour de France cette année, le Français de 24 ans a signé avec Ineos Grenadiers pour trois saisons, a annoncé l'équipe britannique ce vendredi. Il quitte donc la formation Arkéa-B&B Hôtels, en passe de disparaître faute de financement.
"Encore un Français qui part dans une équipe étrangère", a regretté Marc Madiot, patron de Groupama-FDJ, dans les 'Grandes Gueules du sport' sur RMC. "Je sais que c'est à la mode chez les cyclistes français. Il faut aussi penser aux équipes françaises qui ne sont pas aussi mauvaises ou aussi peu performantes qu'on voudrait le laisser croire."
"Tu es plus tranquille à l'étranger"
Pour étayer son propos, Marc Madiot a évoqué les charges sociales qui désavantagent les équipes françaises par rapport aux formations étrangères dont les coureurs ont le statut d'auto-entrepreneur. "On sait qu'à l'étranger le régime social est plus attractif", a-t-il rappelé. Avant de mettre en avant la pression médiatique que subissent les coureurs des équipes françaises. "Tu es plus tranquille à l'étranger. Si tu es dans une équipe française, c'est tout de suite plus difficile à gérer, notamment au niveau médiatique sur le Tour de France. (...) On se rend compte pour un coureur français, la vie est plus simple dans une équipe étrangère pour beaucoup de choses."
D'après Marc Madiot, la Groupama-FDJ a bien essayé de recruter le vainqueur de l'Étoile de Bessèges et le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, en vain. "On a essayé, a-t-il déclaré. Il y avait un aspect financier et le fait de vouloir aller à l'étranger. Il a le droit."
Kévin Vauquelin a d'ailleurs assumé cette volonté de changer d'environnement. "J'ai eu d'autres propositions, j'ai dû peser le pour et le contre, mais de la même manière que j'avais signé instinctivement chez Arkéa, je sentais le truc avec Ineos, a-t-il confié dans les colonnes de L'Équipe. Je voulais sortir de ma zone de confort, ne pas rester en France et découvrir autre chose, une culture différente. J'ai écouté leur projet, où ils me voyaient, mais surtout eux ont écouté aussi ce que je voulais."
Martinez, Vauquelin... et Seixas?
Le départ de France de Kévin Vauquelin fait écho à celui de Lenny Martinez, qui roule depuis cette saison avec la Bahraïn Victorious après avoir quitté l'équipe de Marc Madiot. En décembre dernier, le directeur sportif de 66 ans avait déjà évoqué le sujet sur notre antenne. Selon lui, la nouvelle formation du petit grimpeur français est "globalement une équipe moins bonne que nous mais qui a plus d'argent. Il ne va pas trouver beaucoup mieux chez Bahrein que ce qu'il avait chez nous."
Et d'ajouter: "On a tellement rabâché que les équipes françaises étaient mauvaises, qu'elles ne savaient pas s'entraîner, qu'elle n'étaient pas structurées, pas organisés, qu'on était vieille époque, etc. Quand j'ai des étrangers qui arrivent dans mon équipe, ils sont tous très surpris."
Un autre cas similaire pourrait se présenter dans les prochains mois, celui de Paul Seixas. Le prodige français de 19 ans est sous contrat avec Decathlon-AG2R La Mondiale jusqu'en 2027. Sa prolongation dans l'équipe de Dominique Serieys, qui changera de nom en 2026 pour s'appeler Decathlon-CMA CGM, devrait être l'un des enjeux de l'intersaison et des premiers mois de l'exercice 2026.