"Montrer que je peux prendre la tête d’une équipe": à 19 ans, Paul Seixas déjà leader sur le Tour de Lombardie

Rarement un passage si court en sélection n’aura été si prolifique. Après deux semaines avec l’équipe de France (13e et meilleur Français aux Mondiaux de Kigali et troisième des championnats d’Europe), Paul Seixas retrouve Decathlon-AG2R La Mondiale avec un nouveau statut. "C’est bien que je sois leader pour la fin de saison. Ça montre que j’ai les capacités de prendre la tête d’une équipe élite. J’espère aller chercher un résultat", confie le Lyonnais à la veille de sa participation au Tour de Lombardie, le tout premier monument de sa jeune carrière.
Une précocité qui ne freine pas Julien Jurdie, directeur sportif de l’équipe: "Ce sera notre leader unique pendant la course. L’ensemble du groupe est conscient qu’on a la chance de pouvoir jouer les premiers rôles dans le final."
Tout ça alors que Paul Seixas n’a que 19 ans. Mais depuis les championnats d’Europe, où le français termine troisième, derrière les deux meilleurs coureurs du monde, Tadej Pogacar et Remco Evenepoel et surtout après une grosse bataille dans la dernière ascension du Val d’Enfer pour lâcher Christian Scaroni et monter sur le podium, Paul Seixas a pris une nouvelle dimension au sein du peloton. "Pogi (Tadej Pogacar) et Remco (Evenepoel) sont au départ mais au briefing il va être identifié", assure Julien Jurdie. "On va dire, attention à Paul Seixas, c’est un garçon qui peut nous embêter. L’effet de surprise est terminé dès l’âge de 19 ans. Son parcours exceptionnel classe le coureur parmi les meilleurs actuellement."
"Essayer de suivre Pogacar"
Sacré pression se diraient certains. Mais pas lui. "Le fait que je sois leader c’est une pression mais j’aime bien ça, savoir que l’équipe compte sur moi et que je peux compter sur eux. Je m’intéresse moins à ce que disent les gens, mais si on parle de moi, c’est que ça fonctionne. Si on commence à se concentrer sur ce que disent les gens, on se concentre moins sur sa progression", confie le dernier vainqueur du Tour de l’Avenir avec ce détachement qui le caractérise.
Sur le seul monument de l’année dédié aux grimpeurs - 241 km entre Côme et Bergame avec sept difficultés répertoriées - Paul Seixas aura sa carte à jouer. Pour ça, il devra se frotter au monstre Tadej Pogacar, qui prendra le départ samedi 11 octobre avec une seule idée en tête: s’imposer pour la cinquième fois consécutive sur la classique des feuilles mortes et ainsi égaler le record de victoires de Fausto Coppi. Pas de quoi décourager le français. "Je n’exclus pas d’essayer de suivre Pogacar mais entre essayer et le suivre, il y a quand même une différence. Mais je vais me battre jusqu’au bout." Un dernier objectif avant de clôturer sa saison. Ce qui est sûr, c’est que 2025 aura été bien plus qu’une année d’apprentissage pour Paul Seixas.