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"Profiter de cet endroit magique", énorme engouement pour la réouverture de la Colline d'Élancourt, l'un des sites marquants des JO de Paris 2024

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Après avoir vibré aux exploits des meilleurs vététistes mondiaux pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, la colline d’Élancourt, sur les hauteurs de Saint-Quentin-en-Yvelines, rouvre ses pistes au grand public. Un site transformé, accessible à tous, qui incarne pleinement l’héritage olympique voulu par les organisateurs.

C’était le 29 juillet 2024. Sous les acclamations du public, Pauline Ferrand-Prévot s’élançait sur la piste de VTT olympique de la colline d’Élancourt pour décrocher l’or. Neuf mois plus tard, le décor n’a pas changé. Ou presque. Les banderoles se sont envolées, les barrières ont été rangées, mais les sentiers sont toujours là, prêts à accueillir un autre type de public: les familles, les amateurs, les curieux, les habitants "Fouler un site olympique, ce n’est pas donné à tout le monde, et là, c’est le cas", souligne Yvan Clolus, entraîneur de l’équipe de France de VTT XCO. "Déjà venir en tant que curieux sur le site, c’est une belle opportunité. En plus, le paysage est sympa et il y a une belle vue sur La Défense. On voit très loin!"

Avant d’accueillir les JO 2024, cette hauteur artificielle née du terrassement de Saint-Quentin-en-Yvelines dans les années 1980, n’attirait guère l’attention. "C’est une colline dont personne ne parlait", rappelle Jean-Michel Fourgous, maire d’Élancourt. "Il y avait des dépôts, des déchets, des trafics divers. Et puis, petit à petit, on a vu du sport s’y improviser. Du parapente, du VTT par exemple." Le changement s’est opéré avec la candidature de Paris pour les JO. Un site en Île-de-France était recherché pour accueillir l’épreuve de VTT: "Le CIO est monté sur la colline, ils ont vu Paris. Ça a été évident tout de suite." La suite est connue: mobilisation des collectivités, soutien de l’État, construction d’une piste technique et spectaculaire… et l’exploit olympique de Ferrand-Prévot.

Un espace ouvert à tous, du champion au débutant

Dès les premières esquisses du projet, la réversibilité du site était au cœur des priorités. "Dès le départ, le deal avec la fédération, c’était d’avoir des Jeux formidables mais surtout un héritage derrière", rappelle Yvan Clolus. "Ce site n’est pas fait uniquement pour les olympiens, il est pour tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à ce succès, l’ensemble des citoyens finalement." Aujourd’hui, la colline est équipée de quatre parcours de VTT adaptés à différents niveaux: la piste olympique, mais aussi des tracés plus accessibles, une pumptrack ludique, et une piste de BMX. Le tout pensé pour que chacun puisse rouler à selon son niveau. "On a décliné les choses à différents niveaux", explique Yvan Clolus. "Il y a des pistes pour les enfants, les vététistes loisirs, tout le monde peut trouver quelque chose pour passer un bon moment." Jean-Michel Fourgous insiste: "C’était déjà envisagé dès le début, on a mis quatre pistes pour que tout le monde puisse profiter de cet endroit magique."

Florence, bénévole pendant les JO de Paris, est venue tester la colline. "La découverte était très agréable, même si au début c’était un peu sportif. Je fais du bitume, je ne connais pas le VTT, donc ça change. Mais en deuxième partie, j’ai vraiment pu m’amuser." Pour Florence, comme pour beaucoup d’habitants de Saint-Quentin, le site est aussi un lieu chargé d’émotions: "Pendant les Jeux, on entendait toute la clameur autour des épreuves. J’avais hâte de découvrir cette colline, c’est un héritage qu’on attendait depuis longtemps."

"Ça nous rappelle les souvenirs de la ferveur qu’on a vécue pendant les JO"

La réouverture suscite l’enthousiasme d’un public large, à l’image d’Alexandra, venue en repérage avec une amie: "Je n’étais jamais venue, c’était super sympa de tester la piste. En fait, c’est super dur! On se rend compte des difficultés rencontrées par les athlètes. La vue est superbe, et avec le printemps, je pense que tout le monde va pouvoir se régaler." La colline d’Élancourt est devenue un lieu de transmission. "C’est important pour les familles de pouvoir montrer aux enfants la vraie piste, celle qu’ils ont vue à la télé. Ça nous rappelle les souvenirs de la ferveur qu’on a vécue pendant les JO", ajoute Alexandra.

Pour les élus comme pour les techniciens, la mission semble remplie. "Les collectivités se sont beaucoup investies, les coûts ont été maîtrisés, et les résultats sont là avec une médaille d’or notamment", se félicite Jean-Michel Fourgous. Et de conclure, non sans émotion: "On a transformé une sorte d’échec en réussite. Il y a cinq ou six ans, si on m’avait dit que ce projet se ferait, j’aurais rigolé." La piste sera ouverte à tous le 17 mai prochain.

Domitille Cortès