Giro 2024: neige, parcours raccourci, colère des coureurs… grosse confusion avant la 16e étape

Les conditions météo dantesques annoncées ce mardi jetaient le doute sur le profil de la 16e étape du Giro 2024. Et, comme attendu, elles ont fait traverser un vent de flottement chez les organisateurs. La neige et les températures glaciales attendues en montagne ont poussé les coureurs à demander un report du départ après le col de l’Umbrail, qui remplaçait déjà l’ascension du Stelvio - dont le sommet est situé plus haut. Ce qui a provoqué un bras de fer avec les organisateurs, d’abord insensibles à leurs doléances.
L'organisation a d'abord proposé des vêtements chauds au sommet du col
"Je ne comprends pas la situation", a pesté Tadej Pogacar, largement leader du général. "Ce que je vois, c'est que le temps est terrible, à notre hôtel il y avait déjà des flocons. Donc 600m plus haut, il neige à fond donc c'est très dangereux, notamment la descente. L'étape serait plus appropriée si elle débutait après le col. Ce n'est pas une bonne idée de monter à 2500m sous la neige pour redescendre ensuite à pleine vitesse, c'est dangereux. On va voir ce qu'ils décident. Ils veulent qu'on court, on peut courir mais il faudra espérer qu'il n'y ait pas d'incident parce qu'il y aura des regrets après coup."
Les organisateurs ont dans un premier temps proposé de courir l’étape normalement en fournissant des vêtements chauffants au peloton et en mettant en place une aire pour se changer au sommet de l’Umbrail. "Ridicule", lance le Français Valentin Paret-Peintre (Decathlon-AG2R). La menace du syndicat des coureurs d’une grève dans un tel cas de figure a finalement poussé les organisateurs à changer d'avis. Ils ont finalement opté pour la troisième option, celle d’un convoi jusqu’au tunnel Munt Rashera où les coureurs pourront se changer avant de s’élancer à 14h, à Prato allo Stelvio, 85 kilomètres après le départ initial qui devait être donné à Livigno.
Pour honorer la ville, qui fut déjà le théâtre de l’arrivée de la 15e étape dimanche, les organisateurs ont annoncé que le départ y serait donné avant de se rendre à vélo au Prato allo Stelvio par le tunnel et non par le col. Chou blanc. Tous les coureurs se sont massés dans les voitures pour s’y rendre au chaud, poussant les organisateurs à céder et à les autoriser à s'y rendre de manière motorisée. "C'est probablement l'une des courses les plus mal organisées", a pesté le coureur australien, Ben O’Connor (Decathlon-AG2R). "Honnêtement, cela ne serait jamais arrivé dans 99% des autres courses. C'est une honte qu'en 2024, il y ait toujours des dinosaures qui ne voient pas le côté humain des choses. Il faut commencer plus bas", a lancé le grimpeur.