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Giro 2025: aversion pour les stages en altitude, contrat "à vie", cocktails au brocoli... cinq choses à savoir sur Mads Pedersen

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Maillot rose du Tour d'Italie 2025, Mads Pedersen a déjà remporté trois étapes sur cette édition, en l'espace de cinq journées. Le Danois de la Lidl-Trek (29 ans) semble au sommet de son art cette saison.
  • Dominateur dès les juniors... avec Mathieu van der Poel

Né en 1995 comme Mathieu van der Poel, Mads Pedersen ferraille depuis longtemps avec le Néerlandais. Le 28 septembre 2013, pour sa dernière course chez les juniors, le Danois terminait deuxième des championnats du monde, organisés à Florence (Italie), derrière "MVDP". En l'absence de son rival, Pedersen avait remporté quelques mois plus tôt Paris-Roubaix juniors, la première de ses douze victoires sur cette saison 2013. Van der Poel avait atteint le même total, sur route, en 2013.

Quelques années plus tard, en 2019, Mads Pedersen et Mathieu van der Poel s'étaient retrouvés à jouer le titre mondial élites dans le Yorkshire. S'il avait déjà gagné quelques courses, avec aussi une deuxième place sur le Tour des Flandres 2018, Mads Pedersen surprenait son monde pour décrocher le maillot arc-en-ciel, à 22 ans. Le Néerlandais avait, lui, subi une défaillance dans le final, rincé par la météo.

En 2020, Mads Pedersen remportait le premier de ses trois Gand-Wevelgem en profitant d'un marquage dans un groupe entre Mathieu van der Poel et Wout van Aert. Ces dernières semaines, le Danois semble avoir pris la place du Belge dans la hiérarchie sur les classiques, avec des podiums sur le Tour des Flandres (2e) et Paris-Roubaix (3e) en compagnie de Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel. Toujours lui.

  • Il déteste les stages en altitude

À une époque où tous les grands leaders se rendent en altitude pour effectuer des stages, Mads Pedersen est plus de l'ancienne école. Depuis 2021, le leader de la Lidl-Trek a pris l'habitude de participer à l'Étoile de Bessèges début février en France, afin de lancer sa saison en vue des classiques. De quoi accumuler des victoires et de la confiance.

Inutile donc de chercher Mads Pedersen du côté du volcan Teide en Espagne par exemple. "Ce n’est vraiment pas pour moi. J’en ai fait un, une fois, et j’ai détesté", lançait l'intéressé en juin dernier, en marge de sa victoire d'étape sur le Critérium du Dauphiné. "Je ne supporte pas de rester là-haut, à ne rien faire à part t’entraîner. Moi, après mes sorties d’entraînements, j’ai besoin de voir ma compagne, de préparer et cuisiner le dîner avec elle."

Pour Mads Pedersen, le "bien-être mental est aussi important que le physique". "Je ne vais peut-être pas en altitude mais je m'entraîne au moins aussi fort que les autres", promet l'actuel maillot rose du Tour d'Italie 2025. "Pour mon mental, il vaut mieux que je n'aille pas en altitude."

  • Consommateur de "Monster" et de cocktails étonnants

Étincelant en mars lors du dernier Paris-Nice, où il a affiché sans doute son meilleur niveau en montagne, Mads Pedersen s'est confié ensuite sur sa réussite. Le Danois a mis en avant une boisson énergisante, de la marque Nomio. "J'ai commencé à l'utiliser", a-t-il révélé dans le podcast Lang Distance. "C'est du brocoli. Du brocoli compressé, qui aide à réduire le lactate. Je combine ça avec du bicarbonate, et ensuite juste un Monster (une autre boisson énergisante, NDLR)".

"Chaque jour pendant Paris-Nice, j'ai bu un Monster. Je veux dire durant les étapes, à trois heures de l'arrivée", avouait encore Mads Pedersen, pour une confession qui peut détonner dans le cyclisme moderne. "S'il s'agissait d'une étape pour sprinteurs, je le prenais sans sucre. De cette façon, c'est plus facile à calculer avec tous les autres produits énergétiques. Et puis, pour les derniers jours, j'ai mis le paquet sur la boisson énergétique sucrée. Je peux vous dire que ça donne une sacrée puissance".

  • Un contrat "indéterminé" et une quête à accomplir

En marge du Giro, la Lidl-Trek a annoncé ce mercredi la prolongation du contrat de Mads Pedersen, pour une durée indéterminée. L'homme de 29 ans prévoit de prendre sa retraite au sein de la structure où il évolue depuis 2017. Une rareté dans le monde du cyclisme. Pour ces prochaines saisons, le champion du monde 2019 espère décrocher son premier monument. Soit une victoire au vu de ses qualités au choix sur Milan-Sanremo, le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.

"Mon espoir pour les prochaines années de ma carrière est de gagner ce Monument pour lequel je continue à me battre, et je crois vraiment, avec le soutien de cette équipe, que ce sera possible dans les années à venir avant que ma carrière ne s'achève", a commenté ce mercredi Mads Pedersen. "C'est donc l'un de mes plus grands objectifs pour les années à venir."

  • Sacrifié pour le prochain Tour de France

Après cinq participations de rang au Tour de France, Mads Pedersen a accepté de céder sa place à son coéquipier Jonathan Milan pour la prochaine édition. Déjà vainqueur à trois reprises sur ce Giro 2025, le Danois doublera donc cette année avec la Vuelta, en août. "J'aurais aimé refaire le Tour de France mais (...) honnêtement Milan a plus de chances que moi d'y gagner des étapes", admettait Pedersen.

Pas vraiment le meilleur client pour les médias, où il n'hésite pas à fustiger des quesitons "inutiles", Mads Pedersen met en revanche bien plus à l'aise ses coéquipiers. Membre de l'équipe depuis 2016, le Français Julien Bernard connaît très bien son leader. "On dit souvent que c’est à table qu’on sent si un groupe vit bien ou pas, quand ça traine au repas", indiquait-il à DirectVelo en février. "Et c’est le cas avec Mads, Alex (Kirsch), Toms (Skujins), Bauke (Mollema)... On n’a pas forcément envie d’aller s’enfermer dans la chambre”.

Pour Bernard, Pedersen "est quelqu’un qui met vraiment en confiance. Il sait sublimer une équipe entière. Il a confiance en tout le monde”. Présent sur ce Giro pour contrôler les échappées, afin de favoriser son sprinteur, l'Italien Jacopo Mosca n'hésite pas à se dévouer, roulant de longues heures. Vendredi dernier, après la première victoire de Pedersen, Mosca donnait même de sa personne, se rasant les cheveux pour honorer un pari après le succès du Danois.

GL