RMC Sport

Cancellara : "Je vais sans doute l’apprécier davantage que par le passé"

placeholder video
Alors qu’il dispute probablement son dernier Tour de France, Fabian Cancellara s’est emparé du maillot jaune ce dimanche, devançant Tony Martin au jeu des bonifications. Une superbe consolation pour le Suisse, qui savoure après sa désillusion du contre-la-montre inaugural.

Quelle est votre sentiment après cette étape ?

Le soleil vient sur moi et c’est vraiment chouette. Je suis très heureux. C’est mon 29e maillot jaune, onze ans après le premier. Pour quelqu’un qui n’a jamais gagné le Tour, c’est quand même un grand total. Ce maillot veut dire beaucoup pour moi. J'ai dit que ce serait peut-être mon dernier Tour, et porter ce maillot pour mon dernier Tour, j’en profite encore plus.

Visiez-vous le maillot jaune avant de vous lancer aujourd’hui ?

Non. Ce matin, je me suis réveillé après une nuit assez moyenne. J'avais encore en tête la déception d'hier au contre-la-montre. Je ne savais pas quelles seraient mes sensations. On a vite compris que la course serait épique et chaotique, à l'image d'une classique d'un jour. Avec les ronds-points, les chutes, le vent, on s'est retrouvé avec un petit groupe devant. Durant les 25 derniers kilomètres, j'ai juste pensé à rester devant, j'ai suivi les roues des trois sprinters et j'ai tout donné. Je cherchais à avoir le plus d’énergie possible à la fin pour pouvoir prendre quelques mètres ou quelques secondes d’avance sur Tony Martin, qui a beaucoup travaillé. Je pense qu’il a trop travaillé et son équipe l’a payé sur la fin.

C’est une belle récompense après la désillusion de la veille…

J'étais vraiment très déçu hier. J'avais tellement travaillé pour m'imposer au contre-la-montre. Mais je suis battu par la nouvelle génération. C'est ma 15e saison chez les pros et j'ai vécu tant de choses au plus haut niveau. J'ai un gros palmarès sur le Tour et d'excellents souvenirs comme le prologue à Liège en 2004 alors que je n'étais encore qu'un petit garçon. Je suis toujours autant motivé par la victoire même si je suis un vétéran. Je ne voulais pas repartir sans victoire. Après mon printemps (gâché par une blessure qui l'a écarté des classiques flamandes, ndlr), ce Tour était la plus belle occasion de retrouver le chemin de la victoire. Je vais passer une journée en jaune lundi. Je vais sans doute l'apprécier davantage que par le passé.

Comment envisagez-vous la suite de la saison ?

Ces dernières semaines, j'ai beaucoup travaillé mais les signaux n'étaient pas bons, jusqu'au week-end dernier. Je suis content de la façon dont les choses ont tourné. Après le Tour, il y aura encore des courses. Le championnat du monde, notamment, qui me motive. On me pose souvent la question du record de l'heure. Mais je suis d'abord concentré sur le Tour.