Cyclisme: à 10 jours du Tour de France, où en sont les favoris ?

Pogacar en balade et ultra favori
Un double tenant du titre est forcément candidat à sa propre succession et Tadej Pogacar ne fait pas exception. Depuis sa large victoire d’il y a un an, il n’a pas raté grand-chose : médaillé olympique et vainqueur du Tour de Lombardie en 2021, invaincu sur les courses par étapes, vainqueur des Strade Bianche et quatrième du Tour des Flandres - pour sa première participation - en 2022, le Slovène répond présent partout. Il n’y a aucune raison que ce ne soit pas le cas sur le Tour de France.
Ces derniers jours, le garçon de seulement 23 ans a survolé le Tour de Slovénie, vainqueur de deux étapes et du classement général face à une concurrence très légère. Il va désormais passer une semaine dans les Alpes en compagnie de sa compagne, la cycliste Urska Zigart, puis il rejoindra le Danemark pour le Grand Départ. Depuis un an, personne ne l’a fait vaciller en montagne et il reste une référence en chrono. Pour ses adversaires, l’équation de juillet promet d’être compliquée à résoudre.
Roglic et Vingegaard, le monstre à deux têtes de Jumbo-Visma
Pour venir titiller Tadej Pogacar, deux leaders ne seront pas de trop. C’est ce qu’on s’est dit du côté de l’équipe Jumbo-Visma, cantonnée à la deuxième place sur le Tour de France depuis deux ans, une fois avec Primoz Roglic (2020), une autre avec Jonas Vingegaard (2021). Cette fois, l’équipe néerlandaise espère avoir ses deux cadors ensemble au meilleur niveau pour asphyxier Pogacar, lui couper les jambes et rentrer dans sa tête.
Le duo a tellement bien fonctionné sur le Critérium du Dauphiné, avec un doublé au classement général et une démonstration lors des deux dernières étapes de montagne, que certains se demandent même à qui doit revenir le costume de n°1. Il n’y a en vérité pas besoin de choisir pour le moment. Jumbo-Visma est un rouleau compresseur, Roglic a remporté pour la première fois Paris-Nice et le Dauphiné cette saison : les étoiles sont peut-être enfin alignées.
Ineos a plus de doutes que d’options
La victoire de Daniel Felipe Martinez début avril sur le Tour du Pays Basque semblait avoir clarifié la hiérarchie chez Ineos. Le Colombien, jusqu’ici coéquipier, semblait prêt à endosser le rôle de leader sur le Tour de France. Mais après sept semaines sans compétition, sa reprise au Tour de Suisse, la semaine dernière, a été délicate. Dès le premier jour, Martinez a été lâché dans une bosse et a perdu pas loin d’une minute. Il a mieux terminé la semaine avec un bon chrono dimanche.
Adam Yates, censé être le leader de rechange, s’est retiré à cause du Covid, après avoir déjà été contraint à l’abandon au Pays Basque cette saison. C’est donc Geraint Thomas, 36 ans et que personne n’attendait, qui a hérité du rôle de leader et a ramené le maillot jaune, profitant de l’abandon d’Alexander Vlasov touché lui aussi par le Covid. Résultat, Ineos ne sait plus où donner de la tête et la hiérarchie pour le Tour reste très floue.
Vlasov et O’Connor en forme, Quintana et Gaudu mitigés
Même s’il a dû abandonner le Tour de Suisse à trois jours de l’arrivée à cause d’un test positif au Covid, Alexander Vlasov en était le leader. Le Russe a aussi remporté le Tour de Romandie au mois de mai et s’il n’est pas gêné par le Covid, il sera un sérieux outsider pendant le Tour de France. Ben O’Connor, sur le Dauphiné, a lui aussi fait une belle impression. Il était le plus fort derrière le duo de Jumbo-Visma, Roglic et Vingegaard.
Nairo Quintana et David Gaudu, deux grimpeurs à qui le parcours de cette année ne correspond pas vraiment en raison des 53 kilomètres de contre-la-montre, ont connu une préparation plus mitigée. Le Colombien a été discret sur la Route d’Occitanie, loin des meilleurs en montagne. Le Français, lui, a gagné une étape sur le Dauphiné avant de craquer lors du dernier week-end difficile. Dans la même veine, Miguel Angel Lopez et Simon Yates, qui n’ont pas couru depuis leurs abandons sur le Giro, arriveront sur le Tour sans garanties.