"J’ai vraiment apprécié le maillot jaune le jour où je l’ai perdu!" Ben Healy se remet à peine de son Tour de France complètement fou

C’est peu dire que Ben Healy et l’équipe EF se sont rendu au départ du Tour de France à Lille avec une confiance très limitée. Avec un leader, Richard Carapaz, obligé de jeter l’éponge une semaine avant le départ pour des soucis d’infection intestinale, tous les espoirs des "roses" reposaient sur Ben Healy, le fantasque irlandais de 25 ans, plus connu pour attaquer à tort et à travers (et à exploser de façon spectaculaire) que pour respecter un plan et agir en leader.
"Je galérais à perdre du poids. C’était un peu la panique"
Juste avant le Tour de France, alors que Tadej Pogacar écrasait ce qu’il restait d’espoir à ses rivaux directs sur lmes pentes du Dauphiné, l’Irlandais traversait la course de de préparation au Tour de façon très anonyme (37e au général, à 47 minutes de Tadej Pogacar, 39 minutes de Paul Seixas, 23 minutes de son coéquipier Esteban Chaves): "ce n’était pas un long fleuve tranquille. Mon corps ne semblait pas réagir à l’entraînement correctement, je galérais à perdre du poids. C’était un peu la panique."
Une semaine après, une très belle victoire d’étape au nez et à la barbe de Mathieu Van der Poel, Quinn Simons ou le vainqueur du Giro Simon Yates. Il en profite pour se replacer au général, à 2 minutes du maillot jaune Mathieu van der Poel. "Je ne crois pas que le maillot jaune était un objectif de l’équipe, mais moi j’avais ça dans un coin de la tête au départ de l’étape amenant les coureurs en haut du Mont Doré, explique-t-il dans une interview au NY Times. Après ma victoire d’étape, je voulais rester en haut du classement au cas où il y aurait une ouverture. On a commencé à se concentrer sur la victoire d’étape mais quand on a vu que ca n’intéressait pas UAE (l’équipe de Pogacar, maillot jaune à ce moment) de faire la chasse, on a tout donné pour le maillot jaune."
"C’est quoi ce bordel?"
Ensuite, c’est la folie, le tourbillon. "Je me sentais comme un lapin dans les phares. J’avais réussi quelque chose d’exceptionnel, mais ça m’a paralysé. Je ne savais pas ce qui se passait, tellement de cameras, tellement de gens, des téléphones partout. Je me demandais juste: 'mais c’est quoi ce bordel?'"
La folie dure une journée de repos et deux étapes, jusqu’à la montée vers Hautacam où Pogacar a définitivement assommé le Tour. "Ce n’était que lors de l’étape où j’ai perdu le maillot jaune, où j’ai commencé à apprécier. Je regardais mon velo jaune, en montant Hautacam avec tout le monde qui criait mon nom. Je regardais les noms écris sur la route et je me disais : "Mais qu’est-ce que je viens de faire? Alors, même si j’étais en train de perdre le maillot jaune, je montais Hautacam avec un énorme sourire. C’est la première fois ou j’ai apprécié ce maillot jaune, parce que le reste c’était la folie."
"Tout faire pour avoir la meilleure forme possible aux mondiaux"
Après une fin de Tour où il passe tout près de la victoire en haut du Ventoux, seulement battu au sprint par Valentin Paret-Peintre et un titre de super-combatif du Tour 2025, Healy se tourne maintenant vers les championnats du monde et le parcours très exigeant au Rwanda, où il retrouvera ses adversaires de l’été, Pogacar, Evenepoel et Vingegaard: "C’est vraiment mon gros objectif, je vais faire tout ce qu’il faut faire pour être dans la meilleure forme possible."