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"J’avais perdu le goût de la vie", les puissantes confessions du sprinteur Arnaud De Lie

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Arnaud De Lie (23 ans), sprinteur belge de l’équipe Lotto, raconte comment il a perdu le goût du vélo pendant le printemps. Une coupure avec un séjour au sein de la ferme familiale lui a permis de remonter la pente pour prendre le départ du Tour de France.

Il n’est pas forcément cité parmi les favoris des sprints depuis le départ du Tour de France 2025. Et pourtant. Arnaud De Lie (23 ans) reste sur deux très beaux résultats lors des dernières arrivées massives avec une cinquième place à Laval samedi, puis un podium (3e) à Châteauroux dimanche. S’il parvient à rester dans le peloton après la redoutable côte de Pech ce mercredi, il pourrait encore se mêler à la lutte pour la victoire lors de la 11e étape. Une idée qui lui paraissait très loin au printemps.

"Le dégoût a duré une semaine ou deux"

Dans une interview à L’Equipe, le jeune coureur belge est revenu sur sa grosse période de doute qui l’a incité à couper avec le vélo après Gand-Wevelgem (abandon), le 30 mars dernier. Il a repris la course un mois et demi plus tard après s’être réfugié dans la ferme familiale.

"Cette fois, le dégoût a duré une semaine ou deux", explique-t-il après son abandon sur Gand-Wevelgem. "J'ai fait quatre ou cinq jours sans vélo mais je sentais que je détestais ce que je faisais. Je me posais beaucoup de questions, trop sûrement. Il fallait retrouver tout ce que j'aime dans le vélo, rouler avec passion, prendre du plaisir à l'entraînement et en course. Depuis le début du Tour, c'est exactement ce que je fais."

Il explique que "le mental brûlait à feu doux" sans mettre de terme exact sur ce sentiment de profond mal-être. "C'est sûr que mentalement, je n'étais pas top mais est-ce que c'était un burn-out ou une dépression, je ne sais pas", explique-t-il. "Mais sûrement, il y avait un peu de ça. À part être à la ferme, je ne prenais plus aucun plaisir à la vie, cela pèse beaucoup. Tu te sens un peu incompris, tu ne sais pas dire ce que tu ressens. Tu as l'impression que tout le monde est contre toi et mon échappatoire était d'aller aider mon papa. Avec ma maman, ils ont su trouver les bons mots et me redonner le goût de la vie. Parce que je l'avais perdu "

"J'avais tellement d'attentes personnelles que, quand tout tombe à l'eau, ce n'est vraiment pas chouette", poursuit Arnaud De Lie. "Il fallait que je retrouve les petites choses de la vie, comme aller traire mes vaches. Ce n'est peut-être pas grand-chose mais pour moi, cela fait une grande différence, comme aller voir la famille. Je ne mettais plus l'accent dessus, je pensais que cela ne me faisait pas du bien alors que cela participe à mon bien-être."

NC