Le parcours, les favoris, les Français… tout ce qu’il faut savoir sur le Tour de France

Initialement prévu au Danemark, le grand départ du Tour de France (26 juin-18 juillet) aura finalement lieu à Brest, après la défection de Rennes face au refus de la maire et des élus écologistes. La Bretagne aura les honneurs des quatre premières étapes et celles-ci promettent d’être agitées. Julian Alaphilippe - champion du monde, tout jeune papa et porteur du maillot jaune lors des deux dernières éditions du Tour de France – les a déjà ciblées et s’attend à une lutte très attendue avec l’infernal duo Mathieu Van der Poel-Wout Van Aert.
"Moi, ma première semaine sera hyper importante avec des étapes qui correspondent bien à mes caractéristiques", a prévenu le champion français dans L’Equipe. Les deux premières étapes seront dans son viseur. La suite sera une descente rapide vers la montagne, avec une arrivée au sommet dans les Alpes et plusieurs dans les Pyrénées qui pourraient être le juge de paix de cette Grande Boucle, tout comme les deux contre-la-montre au programme, dont celui entre Libourne et Saint-Emilion, la veille de l’arrivée sur les Champs.
Les cinq étapes à ne pas louper
11e étape (7 juillet) : Sorgues-Malaucène
Une semaine après le départ, le peloton attaquera les Alpes. Il y aura du costaud notamment dans la 8e étape menant les coureurs d’Oyonnax vers le Grand Bornand (3 juillet) avec trois cols de catégorie 1 au programme, dont celui de la Colombière à 14 kilomètres de l’arrivée. Le lendemain (4 juillet, 9e étape), l’arrivée à Tignes sera attendue, deux ans après l’annulation de la fin de l’étape en raison des intempéries. Mais la grande explication sera surtout attendue le 7 juillet lors de l’étape entre Sorgues et Malaucène, qui verra le peloton franchir le mythique Mont Ventoux à deux reprises.
15e étape (11 juillet) : Céret - Andorre-la-Vieille
A la veille de la deuxième journée de repos, le peloton ralliera Céret à Andorre-la-Vieille en passant pas quatre cols répertoriés, dont trois en première catégorie.
17e étape (14 juillet) : Muret - Saint-Lary-Soulan
L’étape pour les costauds et les purs grimpeurs! Les coureurs enchaineront le col de Peyresourde (1ere catégorie), le col de Val Louron-Azet (1ere catégorie) avant de s’attaquer au col du Portet (Hors catégorie) qui mène à Saint-Lary-Soulan à 8,7% de moyenne sur 16 kilomètres.
18e étape (15 juillet) : Pau - Luz Ardiden
Une autre arrivée au sommet d’un col hors catégorie (Luz-Ardiden) dès le lendemain. C’est ce qui attend le peloton qui aura déjà dû digérer l’ascension du Tourmalet (HC) avant l’ascension finale.
20e étape (17 juillet) : Libourne - Saint-Émilion (contre-la-montre individuel)
Les coureurs auront seulement une étape de transition pour souffler entre le menu copieux de Pyrénées et le deuxième contre-la-montre de ce Tour, programmé la veille de l’arrivée à Paris entre Libourne et Saint-Emilion. Tout pourrait se jouer là en fonction des écarts. Dépossédé de son maillot jaune la veille de l'arrivée en 2020, Primoz Roglic est particulièrement bien placé pour le savoir. Même si le tracé sera plus roulant qu'à la Planche des Belles Filles.
Les favoris
En l’absence d’Egan Bernal, vainqueur en 2019, la course à la victoire finale pourrait encore se résumer à un duel slovène. Longtemps leader l’année dernière, Primoz Roglic avait tout perdu la veille de l’arrivée lors du contre-la-montre mené à la vitesse d’une fusée par son jeune compatriote, Tadej Pogacar. Les deux feront encore office de favoris. Mais les Ineos-Grenadiers ont de sérieux atouts à faire valoir malgré l’absence de Bernal. L’équipe britannique est restée fidèle à sa stratégie d’aligner plusieurs leaders sans établir de hiérarchie. Geraint Thomas, vainqueur en 2018, est en grande forme et son profil de rouleur semble convenir à ce tracé. Mais ses équipiers, Richard Carapaz (vainqueur du Tour d'Italie 2019 et du Tour de Suisse 2021), et Tao Geoghegan Hart (vainqueur du Tour d’Italie en 2020), auront aussi leur mot à dire.
Les outsiders sont nombreux à l’instar de Richie Porte (encore un Ineos-Grenadiers!), souvent placé mais jamais vainqueur, Miguel Angel Lopez (Movistar), Enric Mas (Movistar) ou Rigoberto Uran (Education First). S’ils vont jouer les sprints avec leur star Peter Sagan, les Bora-Hansgrohe disposent aussi de clients pour le général à l’instar de Wilco Kelderman ou du grimpeur Emmanuel Buchmann. La marche semble en revanche trop haute pour Christopher Froome (Israël Start Up-Nation), quadruple vainqueur du Tour de France, ou Nairo Quintana (Arkea-Samsic).
Ces coureurs que vous allez découvrir
Il est la sensation que tout le monde attend. A 26 ans, le Néerlandais Mathieu Van Der Poel - ogre des classiques (Tour des Flandres, Amstel Gold Race, Strade Bianche…) et du cyclo-cross (quadruple champion du monde) - va faire ses grands débuts sur le tour de France. Au même âge que son grand-père… un certain Raymond Poulidor, idole des Français dans les années 1960-1970 décédée en 2019. Sa formation Alpecin-Fenix s’est d’ailleurs présentée aux couleurs de l’ancienne équipe de "Poupou", Mercier, lors d’une présentation qui a fait son effet. Phénomène du cyclisme mondial, Van der Poel visera des succès de prestige et se livrera à une bataille redoutable avec Julian Alaphilippe et Wout Van Aert, son grand rival, lors de la première semaine.
En l’absence de l’Ukrainien Mark Padun (Bahrain-Merida), non retenu après ses victoires d'étapes sur le Critérium du Dauphiné en des temps records teintés de suspicion, la formation Barhain a retenu l’Australien Jack Haig, cinquième du dernier Dauphiné. Contraint à l’abandon l’année dernière, le jeune Colombien Sergio Higuita (EF Pro Cycling) sera là pour confirmer ses belles aptitudes en montagne. Lui n’est pas un inconnu mais Mark Cavendish (Deceuninck-Quick Step, 35 ans) aura l’occasion de se rapprocher du record de victoires d’Eddy Merckx (34 à 30) sur le Tour de France même s’il assure ne pas y penser.
Les Français à suivre
En l’absence de Thibaut Pinot et Romain Bardet, les chances françaises reposeront principalement sur Julian Alaphilippe, qui visera avant tout des étapes pour revêtir le maillot jaune au plus vite sans pour autant rêver à la victoire finale. En feu sur le Tour d’Italie l’année dernière, Arnaud Démare (Groupama-FDJ) marque un peu le coup mais sera un client dans les sprints et visera le maillot vert. Il luttera notamment contre Nacer Bouhanni (Arkea-Samsic), Christophe Laporte (Cofidis) ou Bryan Coquard (B&B Hotels). Chez les grimpeurs, David Gaudu (Groupama-FDJ) sera attendu, tout comme Valentin Madouas (Groupama-FDJ), voire Warren Barguil (Arkea-Samsic).
La première participation d’Aurélien Paret-Peintre (AG2R-Citroën) sera scrutée de près en montagne. Au contact des meilleurs l’année dernière, Guillaume Martin mènera encore la Cofidis. En vue l’année dernier, Nans Peters (AG2R-Citroën) ou Quentin Pacher (B&B Hotels) viseront des victoires d’étapes.