"Perdre du poids n'est pas la solution ultime": la nouvelle mise au point de Vollering sur la maigreur dans le peloton

Dans un post publié jeudi sur Instagram, la championne néerlandaise Demi Vollering, deuxième du dernier Tour de France, clarifie ses propos sur la question de la maigreur dans le peloton. En appelant à une prise de conscience pour "créer des environnements sûrs" pour les athlètes et "en particulier les jeunes cyclistes en pleine croissance".

C’est un débat qui n’en finit plus d’agiter le cyclisme féminin depuis l'alerte lancée par Cédrine Kerbaol à l’occasion du dernier Tour de France. Coureuse au sein de la formation EF Education-Oatly, mais aussi diplômée en diététique, la Bretonne avait lancé un cri d’alarme au sujet de la course à la maigreur dans le peloton. Une prise de parole forte qui a notamment poussé la championne néerlandaise Demi Vollering à s’exprimer sur le sujet.

"Il ne faut pas être super maigre pour gagner. Je suis fière de mon poids. J'espère qu'à l'avenir, je pourrai à nouveau gagner grâce à mon poids et montrer aux filles qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la peau sur les os pour gagner", a déclaré la leader de l’équipe FDJ-Suez à l’issue de ce Tour terminé à la deuxième place. Vainqueure finale, Pauline Ferrand-Prévôt avait de son côté reconnu avoir perdu du poids avant le Grand Départ à Vannes : "Je sais que ce n'est pas 100% sain. Mais nous avions un bon plan avec le nutritionniste de l'équipe et tout est sous contrôle. Je n'ai pas fait d'excès et j'avais encore de l'énergie après neuf jours de course."

"Je ne veux pas forcer mon corps à devenir ce qu'il n'est pas"

Ce jeudi soir, dans un long post publié sur Instagram, Vollering a de son côté tenu à préciser ses propos et à aller plus loin dans ce débat sur le poids. "Après le Tour, environ 80% des questions qui m'ont été posées en conférence de presse concernaient mon poids. Si j'avais l'intention de perdre encore plus de poids. Si c'était le moyen de remporter à nouveau le Tour. Si c'était la clé de ma performance future. Je comprends, c'est le sport. Mais soyons clairs : je prends et continuerai à prendre toutes les décisions concernant ma carrière en donnant la priorité à ma santé. Toujours", dit-elle.

"La vérité, c'est que je ne suis pas faite pour être la coureuse la plus légère du peloton. Et je ne veux pas forcer mon corps à devenir ce qu'il n'est pas. Je cours déjà au plus haut niveau, avec un corps fort, mince et performant. (…) Ce post n’est pas là pour faire des comparaisons. Il n'y a pas de voie unique vers le succès", insiste la lauréate du Tour 2023, immense star du cyclisme féminin.

"Pourquoi partager cela maintenant ? Parce que les jeunes filles nous observent. Elles remarquent ce que nous disons... et ce que nous ne disons pas. Ce que nous montrons. Ce qui est célébré comme ‘la voie’ vers le succès. (…) Nous, en tant qu'athlètes de haut niveau avons une responsabilité. Nous devons créer des environnements sûrs où les athlètes peuvent poser des questions, s'exprimer ouvertement et obtenir les bons conseils, en particulier les jeunes cyclistes en pleine croissance. Parce que le risque est réel", développe Vollering. En alertant sur ces "troubles mentaux qui peuvent se développer discrètement et rester cachés pendant longtemps".

"Perdre du poids n'est pas la solution ultime. Pour moi, la performance va bien au-delà de cela. Il s'agit de force. D'équilibre. De bien s'alimenter. De se sentir fort mentalement. Et de récupérer plus vite que les autres. Sans cela, aucun chiffre sur la balance ne vous rendra plus rapide, ni plus heureux", conclut Vollering dans ce message déjà largement partagé sur les réseaux sociaux.

RR