Tour de France 2025: "Il m'a insulté de tous les noms", le coup de gueule du Français Jordan Jegat sur le comportement d'un Italien dans l'échappée houleuse

Très exactement quatre minutes et huit secondes séparaient Jordan Jegat de Ben O'Connor (Jayco-Alula) et de la 10e place au classement général avant la 20e étape ce samedi. Mais à l'issue des 184,2 km entre Nantua et Pontarlier, c'est bien le Français qui ferme le top 10 après une journée passée dans l'échappée et une étape terminée en septième position.
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"On a ressuscité le top 10", a plaisanté le coureur de l'équipe TotalEnergies à l'arrivée, lui qui disait la veille que c'était "mort". "C'est vrai que je n'y croyais pas forcément. Je suis un coureur assez constant, je ne lâche rien. Dans ma tête, il y a toujours un espoir. Il faut toujours y croire et tout donner. Si ce n'était pas le top 10 aujord'hui, j'aurais joué la victoire d'étape, c'est d'ailleurs ce qui était prévu initialement. Mais quand j'ai vu qu'on creusait, je me suis dit qu'on allait aller chercher ce top 10."
"On est libres de faire ce qu'on veut"
La journée a pourtant été mouvementée pour Jordan Jegat qui ne s'est pas fait que des amis. Malgré un retard à première vue conséquent sur Ben O'Connor au classement général, sa présence dans l'échappée n'a pas été vue d'un bon oeil par la Jayco-Alula qui a donc fait rouler ses hommes dans le peloton.
"Essayer de parler à Jegat et lui dire qu'il n'est pas le bienvenu", a d'ailleurs fait savoir le directeur sportif de Picnic PostNL dans l'oreillette à son coureur Frank van den Broek, présent lui aussi dans l'échappée. La présence du Tricolore a longtemps été contestée, parfois ardemment à l'image de Simone Velasco (XDS-Astana) qui a été vu en train de lui demander de s'arrêter, ou du moins de revenir dans le peloton pour laisser à l'échappée de la marge.
Et l'Italien en a vraisemblement perdu ses manières. "Il m'a insulté de tous les noms. Il me reprochait d'avoir pris l'échappée alors que c'est le jeu. On a tous un dossard, on est libres de nos choix et de faire ce qu'on veut. Je lui ai dit de se calmer, je ne lui ai jamais répondu. Je ne comprenais pas tout de son italien mais quand quelqu'un t'insulte, tu comprends forcément les mots", détaille Jordan Jegat qui a pu compter sur le soutien d'un coéquipier de Tadej Pogacar. "Tim Wellens est allé le voir pour lui dire de se calmer, il a dit à toute l'échappée que j'avais le droit de faire ce que je voulais. Avec les autres, c'était des échanges cordiaux, ils m'ont dit que je ne leur facilitais pas la tâche mais ça fait partie du jeu."
"C'est aussi une satisfaction par rapport au grand public"
Et de poursuivre: "Le sport, pour moi, c'est aussi une question de fair-play, de respect, et aujourd'hui il n'y en a pas eu. Dans le foot, il y a beaucoup de cartons jaunes pour ça et j'aimerais que ce soit pareil dans le vélo. (...) On a tous un sponsor, on doit respecter nos engagements, si je veux faire un top 10 (au général), je dois aller à l'avant, tout le monde en est conscient. Tous les autres coureurs ont respecté mon audace."
Une audace qui a payé: le Français de 26 ans possède désormais 1'52 d'avance sur Ben O'Connor (Jayco-Alula) au classement général alors qu'il ne reste qu'une étape: l'arrivée aux Champs-Elysées. "Le top 10 n'est pas encore acquis, il reste demain à finir. Il faut rester concentré", a-t-il tempéré. "Si j'arrive demain à finir top 10, il représente énormément de choses, j'espère que ce sera un tremplin dans ma carrière."
"Quand tu regardes un classement, tu regardes les 10 premiers. C'est un peu à l'image de ma carrière, je n'ai pas de victoire, je suis toujours un peu sous les radars, ceux qui suivent le cyclisme de loin ne me connaissent pas. Entrer dans le top 10, c'est aussi une satisfaction par rapport au grand public", a-t-il conclu.