Tour de France (5e étape) : Greipel est bien le patron

Déjà vainqueur de la 2e étape, André Greipel a récidivé en réglant le sprint du peloton ce mercredi à Amiens à l’occasion de la 5e étape. Un second succès sur le Tour 2015 qui confirme son statut de patron du sprint sur cette Grande Boucle. Et qui tombe très bien à l’heure où la première chaîne allemande revient sur le Tour.

La prochaine fois que le Tour débutera une étape dans la cité du Pas-de-Calais, ne cherchez pas plus loin le nom du vainqueur. En 2014, la 6e étape partie d’Arras et arrivée à Reims avait vu le succès de l’Allemand André Greipel. En 2015, la 5e étape toujours partie d’Arras mais arrivée à Amiens a encore vu le sprinteur de l’équipe Lotto-Soudal lever les bras après la ligne. Au terme d’une journée où pluie et chaussée glissante ont multiplié les chutes dans un peloton nerveux, le vieux « gorille de Rostock » n’a laissé aucune chance à la concurrence, vainqueur devant Peter Sagan et Mark Cavendish. Plus vite, plus fort, tout simplement.

Déjà vainqueur de la deuxième étape à Zélande, Greipel conforte un peu plus ce maillot vert qu’il endosse cette année pour la première fois de sa carrière. Il enfonce surtout le clou du débat des fous de la vitesse. Sur cette Grande Boucle, et malgré la présence de John Degenkolb et Mark Cavendish, l’Allemand est bien le plus fort des sprinteurs. Un statut qu’on retrouve dans les sprints intermédiaires, où le garçon a réglé le peloton une fois sur deux depuis le départ du Tour. « Il n’y a eu que deux arrivées au sprint et Greipel s’est imposé à chaque fois, et j’ai presque envie de dire avec facilité, constate Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Aujourd’hui, il y avait une arrivée avec vent de face donc il ne fallait pas sortir trop tôt mais rester bien planqué. Il est sorti de la roue de Cavendish au dernier moment pour littéralement l’enrhumer. »

Peut-il faire mieux que ses trois victoires sur le Tour 2012 ?

Au-delà des constats, les succès de Greipel – qui empoche sa huitième étape en carrière sur la Grande Boucle – prennent une autre dimension cette année, la première où il gagne plusieurs sur le Tour fois depuis ses trois victoires en 2012). Car 2015 marque l’année du grand retour de la première chaîne allemande, ARD, sur les routes de la Grande Boucle. Malgré l’absence du flamboyant Marcel Kittel, vainqueur de huit étapes lors des deux dernières éditions mais pas assez en forme pour être retenu par Giant-Alpecin, les dirigeants de la chaîne peuvent souffler : Greipel et Tony Martin, qui va garder son maillot jaune pour une deuxième journée de suite, en donnent pour leur argent aux téléspectateurs allemands.

Une exposition qui pourrait faire exploser sa popularité outre-Rhin. Pas vraiment star, le double champion d’Allemagne (2013, 2014) a vécu sa carrière dans un relatif anonymat dans un pays où les affres du dopage ont fait voler en éclats la relation entre le cyclisme et le grand public. Avec son superbe Tour, Greipel va aider continuer à faire changer la donne. Et s’offrir une plus grande place dans le cœur des supporters. Même sa collaboration au clip de rap « Gorilla », qui avait surpris dans le milieu de la part d’un coureur pas vraiment extraverti, va forcément connaître un regain d’intérêt. A 32 ans, la maturité sied bien au teint de l’ami André. Sur la route comme en dehors.

Alexandre Herbinet