Tour de France : La loi française au secours des "anti-oreillettes" ?

Serpent de mer du cyclisme professionnel, l’utilisation des oreillettes sur le Tour de France pourrait être remise en cause par la loi en vigueur depuis le 1er juillet sur le territoire français, interdisant l’utilisation de cette technologie pour les automobilistes et les cyclistes. Une abolition qui pourrait éviter, selon les « anti-oreillettes », de nombreuses chutes.

C’est l’image de ce début de Tour de France. Celle que l’on aurait préféré ne pas voir. Ce lundi, la 3e étape entre Anvers et le mur de Huy a été marquée par une énorme chute, qui a entraîné l’abandon de plusieurs coureurs dont Tom Dumoulin, William Bonnet et Simon Gerrans ainsi que la neutralisation de la course pendant plusieurs minutes. Un incident qui, selon Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport, n’aurait peut-être pas eu lieu si les coureurs n’étaient pas équipés d’oreillettes.

Serpent de mer du cyclisme professionnel depuis plusieurs années, l’utilisation de cette technologie, contestée par les uns et approuvée par les autres, pourrait être remise en cause par la nouvelle loi en vigueur sur le territoire français depuis le 1er juillet, interdisant les oreillettes au volant ou à vélo. Se dirige-t-on alors vraiment vers la disparition des oreillettes sur le Tour de France, lorsque le peloton roulera sur les routes hexagonales comme c’est le cas depuis ce mardi. 

Prudhomme : « J’étais en très large minorité »

« C’est exactement ce que j’ai dit au dernier Conseil du cyclisme professionnel, explique Christian Purdhomme, le directeur du Tour de France. Et je n’ai pas fait un tabac, c’est le moins que l’on puisse dire, parce qu’au contraire les autres ont dit : "non, de toute façon les oreillettes il les faut". Je leur avais dit que de toute façon les oreillettes seront interdites en France et le code de la route prime sur le règlement du cyclisme international, donc qu’il n’y en aurait pas. »

Seul problème, malgré sa volonté, le patron du Tour se heurte au lobbying des directeurs sportifs, qui veulent pourvoir communiquer continuellement avec leurs coureurs, mais aussi à un écueil administratif. « On est sur une voie privative, privatisée pour la durée du Tour de France par un arrêté du ministre de l’Intérieur, précise Prudhomme. Il y aura les oreillettes, ce que personnellement je regrette, mais j’étais en très large minorité, hélas, dans ce débat ». Moralité, si vous voulez utilisez une oreillette à vélo sur les routes françaises, mieux vaut être cycliste professionnel pour éviter les amendes.