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Tour de France : Bernal, Thomas, Fuglsang… Les favoris de RMC Sport

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Les forfaits de Christopher Froome et Tom Dumoulin ont redistribué les cartes du 106e Tour de France (6-28 juillet), dont la première étape s’élancera de Bruxelles, samedi. Le plateau des favoris à la succession de Geraint Thomas est particulièrement dense, alors qu’Ineos (anciennement Sky) semble garder la main. Tour d’horizon des prétendants.

A quelques heures du départ du Tour de France, bien fort est celui qui peut donner avec certitude le nom du lauréat de la 106e édition. L’an passé, la participation de Christopher Froome au Giro (remporté après un numéro dans la montagne) avait déjà redistribué les cartes. Son forfait ne pèse pas moins cette saison. Brutalement tombé lors d’une reconnaissance du Critérium du Dauphiné Libéré, le Britannique laisse le champ libre à ses prétendants pour les six prochains mois. Cela commence sur le Tour. Et Tom Dumoulin, pas suffisamment remis d’une blessure au genou, n’en profitera même pas.

Thomas pour doubler la mise, Bernal en héritier

L’ancienne équipe Sky, devenue Team Ineos depuis son rachat par le milliardaire anglais Jim Ratcliffe, n’en reste pas moins favorite à un septième sacre, elle qui a remporté six des sept dernières éditions. Après Wiggins, Froome et Thomas, il pourrait être obtenu par un quatrième larron, puisque le Colombien Egan Bernal, titré à Paris-Nice et sur le Tour de Suisse, a déjà l’étiquette du futur multiple vainqueur de grands tours.

A 22 ans, il partagera nonobstant le co-leadership avec Geraint Thomas, dont la forme suscite encore quelques interrogations. Tombé et obligé d’abandonner en Suisse, le Gallois (33 ans) n’a pas répété ses gammes comme il l’aurait souhaité avant de remettre sa couronne en jeu. Mais il sait gérer l’attente et bénéficiera de conditions privilégiées. Comme l’an passé, tout porte à croire que le choix du leader se fera à l’abri des caméras et des opérations de communication chez Ineos, qui reste escortée par des équipiers aux airs redoutables (Poels, Kwiatkowski, Moscon…).

Fuglsang, plus qu’un outsider

S’ils ne se courent pas dessus avant, les deux Ineos auront aussi fort à faire avec Astana, la meilleure équipe de la saison (39 succès), qui compte dans ses rangs le Danois Jakob Fuglsang. A 34 ans, le grimpeur scandinave vient de remporter le Critérium et sort surtout d’une campagne de classiques fabuleuse, couronnée d’un sacre sur Liège-Bastogne-Liège. Escorté par des équipiers de luxe (Bilbao, Gorka Izagirre, Lutsenko, Sanchez…), il sera très attendu. S'il sait désormais faire la différence dans le money-time d'une course, une interrogation subsiste : n’est-il pas prêt trop tôt ?

Les Français, placés, doivent transformer

Le vide laissé par les vainqueurs annoncés ouvre aussi la porte aux Français. Souvent cités parmi les prétendants, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) et Romain Bardet (AG2R) ont l’étiquette pour faire mentir Bernard Hinault, certain sur RMC que les Tricolores n'ont pas encore les épaules renouer avec le succès sur la Grande Boucle. Pinot est peut-être le mieux placé, malgré une santé souvent fragile et trois abandons en six participations. Libéré par l’acquisition de son premier Monument en Lombardie, le Franc-Comtois pourrait être aidé par un parcours favorable aux grimpeurs et peu pourvu contre-la-montre (55 kilomètres).

En-dedans depuis le début de saison, et "seulement" 6e en 2018, l’Auvergnat part avec une cote moins élevée mais a pour lui son immense constance (cinq top 10 en six participations) et une dernière semaine terrible dans les Alpes, son terrain de jeu favori. Dans une moindre mesure, le champion de France Warren Barguil (Arkea) et Guillaume Martin (Wanty) ont le bagage pour suivre le peloton des favoris des montagnes. A priori pas davantage.

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La Colombie en rêve, Kruijswijk aussi

Egan Bernal ne sera la seule "candidature" colombienne à un premier sacre sur les routes du Tour. Redevenue nation reine des courses de trois semaines, la Colombie pourra à nouveau s’appuyer sur Rigoberto Uran (Education First, 2e en 2017), même s’il manque clairement de références cette année. Pour son sixième Tour de France, Nairo Quintana (29 ans) visera lui davantage qu’un podium (2e en 2013 et 2015, 3e 2016). Moins en vue depuis deux saisons (10e du Tour en 2018), celui qui arrive en fin de contrat chez Movistar (et que Ouest-France annonce en partance pour Arkea-Samsic), abat peut-être sa dernière carte.

Derrière eux, la meute se tient prête. Le plateau du Tour reste même d’une incroyable densité. Sans Primoz Roglic, la Jumbo-Visma fera confiance à Steven Kruijswijk, malheureux quatrième du Giro en 2016. Vieillissant et souvent miné par les chutes sur le Tour, Richie Porte (Trek, 34 ans) sera aussi candidat à un bon classement. "Le Tour me doit bien ça", s’est amusé le Tasmanien de 34 ans avant le départ. Sa forme actuelle laisse penser qu’il n’a plus le pedigree d’un vainqueur final. Adam Yates (Mitchelton) davantage, malgré son abandon sur le Critérium après avoir porté le maillot de leader.

Un constat qui pourrait aussi affecter Vincenzo Nibali, qui double Tour et Giro cette saison. Vainqueur en 2014, le Sicilien prétend plutôt à des victoires d’étapes prestigieuses. Au même titre que l’Allemand Emanuel Buchmann (Bora), l’Américain Tejay Van Garderen (Education First, 2e du Critérium 2019) ou l’Irlandais Dan Martin (UAE). Bridé sur le Giro, Mikel Landa (Movistar) devrait à nouveau faire l’équipier pour Nairo Quintana.

Nos favoris

*****: (aucun)

**** Bernal, Thomas, Fuglsang.

*** Pinot, Bardet, N. Quintana, A. Yates, Kruijswijk.

** Uran, Porte.

* Landa, V. Nibali, Buchmann, D. Martin, Van Garderen…

PL avec Pierre-Yves Leroux