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Tour de France: comment devient-on ville-étape?

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Le tracé du Tour de France 2020 sera dévoilé ce mardi 15 octobre à la mi-journée, à Paris. 300 villes et sites présentent chaque année leur candidature pour accueillir un départ ou une arrivée de la Grande Boucle. 250 en France, une cinquantaine à l’étranger. Tout ça pour à peine 10% d’heureux élus. En 2020, il y aura 12 nouveaux lieux de départ ou d'arrivée d'étapes comme le Col de la Loze ou le Col du Grand Colombier. Comment ont-ils fait basculer la balance?

Les passages obligés

Les organisateurs doivent d’abord répondre à certaines figures imposées. L’Union Cycliste International impose un maximum de 3.500 kilomètres de course répartis sur 21 étapes, avec deux jours de repos. Il y a par ailleurs la nécessité de passer, pour ce qui concerne le Tour de France, par les deux grands massifs que sont les Alpes et les Pyrénées.

>> Tour de France 2020: voici à quoi devrait ressembler le parcours

Comment les organisateurs constituent-ils le reste du puzzle?

En fonction de différent critères. Ceux évoqués ci-dessus viennent compléter la nécessité de composer avec le site qui accueille le Grand Départ (Bruxelles, la Vendée, le Mont Saint Michel, le Yorkshire…). De ce grand départ dépend souvent la suite des événements. Le grand départ de Bruxelles en 2019 a par exemple de fait exclu un passage par l’ouest de la France.

Le critère sportif, critère majeur

Les organisateurs doivent satisfaire l’ensemble du peloton. Un peu de plaine pour les sprinteurs, de la moyenne montagne pour les baroudeurs, de la haute montagne pour les cadors du classement général, et un ou plusieurs chronos pour niveler les valeurs. Tout cela lié à un critère un peu plus "diplomatique": ASO tente de venir dans chaque région au moins une fois tous les 5 ans, avec des terres de vélos un peu plus privilégiées que d’autres comme la Bretagne. Mais ce critère n’est pas toujours rempli. Exemple: la Corse n’a vu passer le peloton qu’à deux reprises en 106 éditions. Le département de la Creuse lui n’a accueilli qu’une seule fois le Tour. En 2004 pour une arrivée à Guéret.

Combien les villes doivent elles payer ?

80.000 euros pour un départ, 120.000 euros pour une arrivée. Mais il ne s’agit que d’un ticket d’entrée. En effet, les collectivités doivent au besoin procéder à des aménagements urbains pour accueillir de la meilleure des manières le peloton. Pour un sprint par exemple, il faut une grande ligne droite au bitume lisse et propre. En cas d’aménagements urbains trop gênants, ASO peut retoquer une candidature qui réunit tous les autres critères. C’est arrivé il y a deux ans pour une ville qui souhaitait accueillir une arrivée d’étape.

Une candidature peut-elle être refusée plusieurs fois ?

Oui, tant que l’organisation n’y trouve pas son compte. Au-delà d’un critère sportif et diplomatique, il y a aussi un critère esthétique à respecter. Exemple concret pour le Tour 2020: l’arrivée à Méribel. La station de ski n’a accueilli le Tour qu’une seule fois, c’était en 1973 pour une victoire de Bernard Thévenet. Depuis sa candidature était systématiquement retoquée. Pas cette fois-ci puisqu’une nouvelle route a été construite cette année au-dessus de la station pour aller jusqu’à l’inédit col de la Loze. Une route aux allures de montagnes russes qui a su séduire les organisateurs. D’une candidature "insipide", Méribel est en passe de devenir un incontournable.

Arnaud Souque