Tour de France: Coquard, un "Coq" pour faire chanter le sprint français

Jakobsen, Philipsen, Pedersen… les sprinters sur le Tour ont tous cette année des sonorités danoises tout en étant Belges ou Néerlandais. Coquard a pour mission de faire déchanter la caste des grosses cuisses avec ses 70 kilos tout mouillé. Un objectif qu’il peut atteindre au vu de ses résultats de première partie de saison, mais le Nantais reste prudent. "Je suis conscient que sur le plat Caleb Ewan et Fabio Jakobsen sont plus rapides que moi." Dans d’autres circonstances, le "Coq" peut battre tout le monde. Dès sa première victoire en février sur l’étoile de Bessèges il s’imposait devant Mads Pedersen et neuf jours plus tard sur le Tour de Provence devant Alaphilippe. Plus tard le sprinter de la Cofidis flirtait avec la victoire pour des places de deux devant Kristoff au Portugal ou Van Aert sur Paris-Nice. Et surtout ratait d’un rien la victoire il y a quinze jours derrière Peter Sagan. "Au Tour de Suisse, je me suis trouvé plutôt très rapide. J’ai un peu plus de regrets car j’avais la victoire dans les jambes."
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En l’absence d’Arnaud Démare, le sprint français ne pourra que compter sur lui au Tour de France, en espérant de belles performances d’Hugo Hofstetter chez Arkea-Samsic. Épaulé dans le final par Benjamin Thomas, très en vu dimanche au championnat de France de Cholet, et Maximilian Walscheid, Bryan Coquard devra jouer malin pour le premier mettre son poing à la ligne. Par deux fois, l’ancien protégé de Bernaudeau et Pineau a échoué sur le fil pour entrer au Panthéon des vainqueurs d’étapes sur le Tour: sur les Champs-Elysées en 2015 derrière Greipel et l’année suivante à Limoges battu par Kittel. "C'est sûr que j'ai beaucoup de deuxièmes places à haut niveau et sur des moments importants. Bien évidemment, j'espère, je rêve de gagner sur le Tour." Six ans plus tard, l’heure est peut-être venue avec une nouvelle aventure débutée en janvier.
"Plus de sprint et moins de muscu"
En arrivant dans sa nouvelle équipe, Cofidis, le trentenaire a retrouvé des sensations et changé d’entraîneur. "Avec Vincent Villerius je refais beaucoup de sprints, ce que j’avais un peu délaissé au profit de la musculation." Une nouvelle approche confirmée par l’intéressé qui construit également les entraînements de Benjamin Thomas. "Les deux s’entendent bien car ils se connaissaient de la piste. Le point fort de Bryan c’est le 'jump' et il l’avait moins depuis deux ans. Il a l’envie de bien faire et c’est un garçon toujours dans le positif. Il a également amélioré sa nutrition en mangeant plus en course pour ne pas manquer de glucides." Le Nantais a compris qu’il devait vite gagner pour convaincre ses nouveaux coéquipiers. "En début de saison, Cédric Vasseur (manager général) n'avait pas fait spécialement de hiérarchie au niveau du sprint, donc ça m'a un petit peu poussé dans mes retranchements. J'avais à cœur de prouver que j'étais le plus rapide et que c'était à moi qu'il fallait faire confiance pour les grands rendez-vous."
"Le Coq" papa poule après les Champs
Dès ce week-end au Danemark en réussissant à se jouer du vent et des bordures, Bryan Coquard aura sa carte à jouer dans le final des étapes. D’autres opportunités s’offriront ensuite à Saint-Etienne, Carcassonne et Cahors à moins qu’un profil un peu accidenté lui permette de se glisser dans une échappée et de régler ses compagnons du large en faisant briller sa pointe de vitesse. Une tactique de course qui pourrait également intervenir si "Le Coq" se fait un peu trop voler dans les plumes par les Ewan, Jakobsen... Enfin, il restera les Champs-Elysées avant le repos du guerrier et une autre aventure. Chez les Coquard une seconde naissance est annoncée pour les derniers jours de juillet. On ne sait pas encore si l’enfant se prénommera Victoire.