Wimbledon, Tour de France… Comment le monde du sport change de braquet face au Covid-19

Le Covid-19 fait un retour en force. Et, avec cette septième vague, ce sont les deux compétitions sportives phares de ce début d’été qui toussent. Alors que les contaminations repartent à la hausse aux quatre coins du monde, Wimbledon (20 juin-10 juillet) et le Tour de France (1er-24 juillet) ont déjà subi les premières conséquences de ce rebond de la pandémie.
Au Grand Chelem londonien, deux joueurs de renom ont déjà dû jeter l’éponge après avoir été testés positifs: Matteo Berrettini, finaliste sortant et l’un des prétendants à la victoire finale, et Marin Cilic, demi-finaliste de la dernière édition de Roland-Garros. Mardi, à trois jours du départ de la Grande Boucle à Copenhague (ce vendredi), Tim Declercq a quant à lui été contraint de laisser sa place à Florian Sénéchal au sein de l’équipe Quick Step Alpha Vinyl après un test positif.
Un nouveau protocole allégé sur le Tour de France
Ces différents abandons font trembler le monde du sport, qui redoute un retour plusieurs mois en arrière, quand le Covid-19 perturbait les différentes compétitions en envoyant certains athlètes au tapis. Sauf que, plus de deux ans après l’apparition de la pandémie, les différentes disciplines semblent bien décidées à changer de braquet afin de vivre avec le virus, comme en témoigne le nouveau protocole Covid-19 dévoilé pour le Tour de France.
>> Tour de France: toutes les infos avant le grand départ
Grande nouveauté de ce nouveau réglement: la possibilité pour un coureur positif mais asymptomatique de continuer la course. "Ne pas forcément exclure les positifs au Covid ? S’ils sont asymptomatiques, c’est une mesure de bon sens !", s’est félicité Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, auprès de Ouest-France. Concrètement, lorsqu’un coureur sera positif et ne présentera aucun symptôme, un comité de médecins décidera, au cas par cas, s’il peut poursuivre l’épreuve.
Si l’UCI a cependant précisé que les coureurs et personnels des équipes devront présenter un test antigénique négatif deux jours avant le départ de ce vendredi et que des tests seront également effectués sur les jours de repos, ce protocole est largement allégé par rapport à celui de la dernière édition. En 2021, l’intégralité d’une équipe était systématiquement mise hors course lorsque deux de ses membres étaient testés positifs. Symptomatiques ou pas.
Levée de boucliers à Wimbledon
Les organisateurs de Wimbledon, comme ceux de Roland-Garros avant eux, sont même allés plus loin en levant tous protocoles et restrictions. Le Majeur anglais a décidé de faire appel au bon sens de chacun et n’a exigé aucun test de la part des joueurs pour participer au tournoi. Les retraits de Cilic et Berrettini, qui ont eux même décidé de se tester après avoir développé des symptômes, ont donc été de plein gré et non forcés. Mais la psychose entraînée par ces deux forfaits a été à l’origine d’une levée de bouclier de la part de certains joueurs.
Mardi, Alizé Cornet a été la première a allumé la mèche en effectuant une sortie fracassante en conférence de presse. "À Roland-Garros, il y a eu une épidémie de Covid-19 et personne n'en a parlé. Dans les vestiaires, tout le monde l'a eu et on n'a rien dit", a lâché la N°1 française en conférence de presse, juste après sa victoire lors du premier tour contre la Kazakhe Putintseva. Avant de préciser ses propos dans un second temps sur Twitter. "J'ai dit que je 'soupçonnais' quelques cas de Covid pendant Roland-Garros, sans avoir aucune preuve. C'était avant tout pour souligner que le virus faisait désormais partie de nos vies et qu'il fallait faire avec. Point barre."
Les forfaits de Cilic et de Berrettini, qui se sont par ailleurs entraînés avec Novak Djokovic et Rafael Nadal quelques jours avant leur test positif, ont également fait réagir le tableau masculin.
"Ça nous arrive à tous de choper un rhume dans l’année, d’avoir le matin le nez qui coule et où ça passe super vite, a de son côté déclaré le Français Benjamin Bonzi, numéro 47 à l'ATP. Est-ce qu'à chaque fois c’est le Covid ? Je n’en sais rien mais si dès qu’il y a le moindre petit truc où on se sent moins bien on se dit que c’est le Covid et que ça va mal se passer, là ça deviendra une psychose et ce ne sera pas bon... Surtout que là on est en plein été, on sait qu’il va y avoir des grosses variations de température selon les pays, dans les transports. Si on se met à paniquer dès qu’on a trois gouttes qui sortent du nez, ça va être très compliqué..." En ce début d’été, et alors que l’Euro féminin en Angleterre se profile, l’heure est visiblement à la cohabitation avec le virus.