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Tour de France: de l'eau pour arroser les routes en pleine canicule, les explications des organisateurs

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Face à la vague de chaleur qui s'est installée sur la France, les organisateurs du Tour arrosent certaines portions de routes pour ne pas mettre en danger les coureurs. André Bancala, coordinateur des départements de France, met toutefois les choses au point sur la quantité d'eau utilisée.

En ces temps de canicule, où le thermomètre s’affole à travers le monde avec des températures proches des 40°C dans certaines régions de l’Hexagone, le sujet fait forcément polémique. Les routes du Tour de France sont-elles vraiment arrosées ? Et si oui pourquoi ? Questionné par RMC Sport, le "Monsieur Route" de l’épreuve, André Bancala, coordinateur des départements de France, comprend les questionnements du public. Mais tient à apporter quelques précisions. Oui, il est parfois nécessaire de refroidir le bitume pour limiter le plus possible les surchauffes, qui risqueraient de mettre en danger les coureurs. En revanche, il ne faut surtout pas croire que 10.000 litres d’eau sont utilisés par jour.

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"On comprend la polémique, elle est légitime si on regarde ce chiffre de 10.000 litres d’eau alors même qu’il y a des forêts qui brûlent et des endroits où il fait très chaud, resitue André Bancala. Mais nous on le fait pour la sécurité de la course. N’oublions pas quand même que le Tour de France est une fête, en bord de route. Si on ne faisait rien pour la sécurité, on n’utiliserait pas d’eau, pas de barrières… C’est normal d’avoir une polémique dans la mesure où le sujet n’a pas été creusé. On n’utilise pas 10.000 litres." Et de préciser : "La capacité de la citerne qu’on embarque, c’est 2.000 litres et c’est largement suffisant. A la fin de l’étape, tout le monde peut venir constater qu’il en restera largement assez en cuve pour pouvoir l’utiliser demain, après-demain… et s’il n’y en a pas besoin, elle ira jusqu’à Paris. On arrose que les endroits où il y a besoin d’arroser. On n’arrosera pas 200 kilomètres d’étape."

Assurer la sécurité des coureurs

Sur le Tour, seules certaines portions de routes sont arrosées, comme des virages particulièrement serrés ou des courbes en descente, là où la route est dégradée et là où le peloton peut se retrouver en fâcheuse posture avec ces grosses chaleurs. Il n’est par exemple pas question d’arroser dans une montée ou une ligne droite. "Ça n’aurait pas de sens et ce serait inefficace. Il faut jauger au mieux le volume d’eau, le timing… Là on va utiliser une demi-citerne, entre 300 et 450 litres d’eau. Pour comparer, une ancienne chasse d’eau c’est 15 litres. On est sur des quantités raisonnables. Quand on peut économiser, on le fait. L’objectif c’est d’économiser au maximum les ressources et assurer la sécurité des coureurs", expliquait André Bancala ce dimanche midi avant le départ de la 15e étape entre Rodez et Carcassonne.

La présidente du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, ne veut pas non plus nourrir la polémique naissante. "Je pense que de gros efforts ont été faits en matière environnementale, dit-elle auprès de RMC Sport. Regardez la question du recyclage des déchets, la limitation des objets publicitaires… Je rappelle que cette eau qui est mise sur l’asphalte est récupérée (l'eau utilisée est de l'eau recyclée). Là nous avons des circonstances exceptionnelles en termes de canicule. Il faut arrêter d’être toujours dans le côté négatif et plutôt rappeler que le Tour de France est un événement majeur pour le plaisir des Français, pour l’économie et pour la cohésion républicaine." "Ce que je vois, c’est que le Tour progresse chaque année en matière environnementale, appuie-t-elle. C’est un sujet qu’il faut prendre en compte, peut-être mieux le traiter les années prochaines, mais regardons tous les points positifs."

RR avec JR et AS