Tour de France: "Deuxième, ça fait chier", la frustration de Vercher, proche d'un exploit à Barcelonnette

Les larmes ont coulé en abondance à l'arrivée de la 18e étape du Tour de France à Barcelonnette ce jeudi 18 juillet. Sur les joues de Victor Campenaerts, savourant sa victoire au téléphone avec sa compagne et sa fille. Et sur celles de son dauphin, le Français Mattéo Vercher.
Âgé de 23 ans, le coureur de TotalÉnergies est passé à deux doigts de décrocher son premier succès en professionnel dans une étape conçue pour les baroudeurs. Il s'est présenté face à la presse quelques minutes plus tard, toujours hanté par la déception d'avoir échappé de peu l'exploit.
"Sur le coup forcément, un compétiteur veut gagner, deuxième ça fait chier", a-t-il reconnu à chaud. "Si on regarde la journée, oui, c'est un bon résultat. Dans deux-trois heures, demain, c'est sûr que je serai content." Et le natif de Lyon d'insister: "Mais là sur sur le coup, faire deuxième ça fait chier, putain. Mais bon, c'est comme ça, c'est le jeu. C'est dommage".
Une course ordinaire devenue extraordinaire
Mattéo Vercher ne s'attendait pas à vivre autant d'émotions au cours de ce parcours accidenté entre Gap et Barcelonnette. Sous une chaleur accablante, il avait même fait le plein de bidons pour ses coéquipiers pendant la course.
"Je me suis accroché. Je voulais faire le boulot pour les mecs. Je ne pensais vraiment pas que ça allait être pour moi aujourd'hui", rembobine-t-il, assurant qu'il "n'était pas sûr de (ses) canettes". Finalement, au sommet de la côte des Demoiselles Coiffées, il est parvenu à s'incorporer dans l'échappée avec Victor Campenaerts, donc, et Michal Kwiatkowski.
"Depuis la flamme rouge, c’est le tunnel. Je n’entendais plus rien. J’attendais juste la pancarte des 250 et 200 pour lancer mon sprint", déroule le jeune coureur. "J’avais visé Kwiatkowski, je pensais qu'il était plus rapide que Campenaerts. On s’est fait prendre de derrière avec l’aspiration."
"Ce n'est que partie remise"
Après une tentative vaine du Français, le Belge a fini par prendre le dessus et par lever les bras. Une première pour lui sur le Tour de France.
"Je suis battu par plus fort et "je suis battu de large", relativise Mattéo Vercher. "Si ça avait été une demi-roue, ça m'aurait plus fait chier. Ce n’est que partie remise."
S'il concède qu'une victoire dans la Grande Boucle, "ce n'est pas tous les jours", il reste "content de ce qu'(il) a fait". C'eût été une incroyable perfomance individuelle et une belle manière de "concrétiser le travail de l'équipe".