Tour de France femmes: "C'est ridicule", Marion Rousse agacée par les commentaires misogynes sur les chutes

La colère monte dans le peloton face aux nombreuses remarques désobligeantes. Depuis le début du Tour de France femmes, de nombreux chutes collectives ont marqué l'édition. Les concurrentes, à l'image de la championne de France Audrey Cordon-Ragot, n'ont pas hésité à fustiger les commentaires haineux et misogynes, visibles sur les réseaux sociaux. Directrice de l'épreuve, Marion Rousse est elle aussi montée au créneau pour défendre le cyclisme féminin.
"Quand les hommes tombent sur le Tour, ce sont des héros courageux, et les femmes ce serait parce qu'elles ne savent pas rouler?", interroge Marion Rousse, ancienne championne de France, reconvertie depuis plusieurs années en tant que consultante. La nouvelle patronne préfère retenir les "95% des gens conquis" plutôt que les "5% qui restent, qui s'amusent sur les réseaux sociaux à dire que les filles ne savent pas rouler."
Rousse met en avant le rôle des oreillettes
"C'est ridicule, répond encore Rousse par rapport aux nombreux commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, dans des propos rapportés par Franceinfo. On n'a presque rien à leur dire. On n'a pas à se justifier. Les chutes font partie du cyclisme, il y en aura toujours. On oublie trop vite le Tour masculin de l'année dernière, avec les nombreuses chutes en première semaine, comme à Pontivy".
Organisée dans les années 1980, la version féminine du Tour de France s'était rapidement arrêtée, en 1989. D'autres versions ont existé depuis mais sans avoir le label ASO, organisateur de l'épreuve, qui propose cette année une course de huit jours. La médiatisation offre une nouvelle vitrine au cyclisme féminin. "On est sur la plus belle course du monde, tous les sponsors veulent être à l'avant parce qu'ils jouent beaucoup d'un point de vue financier, lance Marion Rousse. Il n'y a pas de meilleure caisse de résonance que le Tour. Les filles roulent avec des oreillettes, elles ont les ordres. Aucun directeur sportif ne va dire 'ne prenez pas de risque' dans les moments tendus."
Lors de la première étape, 144 coureuses avaient pris le départ, réparties dans 24 équipes, soit 6 représentantes pour chaque formation. En 6 étapes, 20 participantes ont quitté la course. Ce week-end, le peloton a rendez-vous avec la montagne dans les Vosges, avec notamment la Super Planche des Belles-Filles dimanche.