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Tour de France femmes: les coureuses dénoncent les commentaires misogynes après les chutes

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Plusieurs coureuses dont la championne de France, Audrey Cordon-Ragot ont dénoncé des commentaires haineux et misogynes accompagnant les nombreuses chutes qui émaillent le Tour de France femmes.

Le peloton de Tour de France femmes traverse des journées compliquées depuis le départ de Paris, dimanche dernier. Les chutes spectaculaires s’enchaînent, comme celle massive de jeudi à 45 kilomètres de l’arrivée de la 5e étape. Les coureuses doivent aussi faire face à la violence des réseaux sociaux une fois la ligne d’arrivée franchie. Et cela les agace fortement.

Audrey Cordon-Ragot, championne de France en titre, a répliqué à l'ancien journaliste Pierre Salviac se demandant si les "filles" étaient "prêtes pour une compétition de ce niveau?" "Je dis ça mais je ne dis rien", a-t-il ajouté.

"1- On est des femmes pas des filles, à moins que vous appeliez les coureurs 'les garçons' 2- J’opte pour l’option 2 'je dis rien…!'. Les 'people' qui se mettent à parler vélo et déverser leur frustration car ils ne portent pas la culotte chez eux! On adore", a grincé "ACR".

"Pour les haters"

La championne du Luxembourg, Christine Majerus, a aussi diffusé un message contre les "haters" et les réactions misogynes provoquées par ces faits de courses. Elle a ainsi publié plusieurs photos de chutes survenues lors de la dernière édition masculine dont celles sur un pont au Danemark, de Jack Bauer coincé entre une moto et une voiture ou du maillot jaune Jonas Vingegaard. "Pour les haters… Est-ce que je continue ?", a interrogé celle qui pointe à la 108e place du classement général à 29’56’’ de la Néerlandaise Marianne Vos, la leader.

Pour son grand retour après 33 ans d’absence, le Tour de France femmes suscite de grandes attentes chez les coureuses et provoque donc une certaine nervosité à l’origine de ces chutes spectaculaires. "C’est une grande course, elles sont toutes là prêtes avec de l’ambition les grosses structures, remarque Séverine Eraud, membre de la formation du Stade Rochelais. Elles n'ont pas le droit de se rater donc elles ne laissent pas la place et ça crée des chutes."

"On arrive au cinquième jour de course, il y a un petit manque de lucidité je pense, note Gaël Le Bellec, directeur sportif de Cofidis. Toutes les filles n’ont pas l’habitude de faire des courses de ce niveau-là. Il y a des petites fautes d’inattention, des petits détails qui entraînent des conséquences." Les 128 coureuses encore en course rallieront, ce vendredi, Saint-Dié-des-Vosges à Rosheim dans le cadre de la sixième étape à deux jours de l’arrivée finale à la Super Blanche des Belles Filles. En espérant être enfin épargnées par les chutes et les commentaires désobligeants.

NC