Tour de France femmes: Juliette Labous, la Française qui peut rêver d'un podium à la Planche des Belles Filles

Avant le départ du Tour de France femmes, Juliette Labous affichait son ambition d'intégrer le top 5 à l'issue des huit jours de course. Sur le papier, l'objectif pouvait apparaître un peu élevé. Mais à seulement 23 ans, la Française de la Team DSM, où évolue par exemple Romain Bardet, est en passe d'atteindre son but.
Elle pourrait même, en fonction des circonstances, monter sur le podium, à condition de réaliser une grande performance ce dimanche sur une étape qui se termine à la Super Planche des Belles-Filles.
Le déclic en remportant le Tour de Burgos en mai
Lors de la première explication en montagne ce samedi, Juliette Labous est parvenue à suivre à un troisième échelon de course la Polonaise Katarzyna Niewiadoma, qui occupe actuellement la troisième place du classement général avec 49 secondes d'avance sur elle. Devant, la Néerlandaise Annemiek van Vleuten a écrasé les débats, suivie un temps seulement par sa compatriote Demi Vollering, qui a réussi à conserver la deuxième position.
"L’objectif sera de gagner le plus de places possibles au général, aller chercher un bon résultat et me faire plaisir dans les bosses", confiait Labous vendredi soir, après une première partie de Tour de France idéale, où elle a réussi à éviter les pièges. Juliette Labous n’en dit pas trop mais cette année, elle ne peut plus se cacher. La championne de France du contre la montre 2020 a brillé en 2022, en remportant le Tour de Burgos, puis l’étape reine du Giro dames il y a quelques semaines, à la faveur d'une échappée.
En l'espace de quelques semaines, Juliette Labous a acquis ses premiers succès en World Tour, le plus haut niveau. "C’est la continuité de ma progression ces dernières années, je suis sérieuse à l’entraînement, ça commence à payer, c’est progressif. Il fallait continuer de travailler pour arriver à ce niveau, mais je peux progresser encore, dit-elle, modeste. Burgos, c’est la première fois que je me suis sentie aussi forte que les autres et pas derrière. Et je me suis dit ‘ah c’est possible de faire quelque chose et gagner le général’ ! Ça m’a donné confiance."
"Elle a passé un cap" selon son directeur sportif
Au sein de l’équipe néerlandaise DSM depuis ses débuts en 2017, Juliette Labous n’a pas eu peur de s’exiler à l’étranger. Son directeur sportif Albert Timmer est heureux qu’elle en récolte les fruits. "Vous pouvez le voir cette saison, avec ses victoires à Burgos et sur l’étape reine du Giro, je suis sûr qu’elle se sent mieux. C’était déjà une très bonne coureuse mais elle a passé un cap cette année. Je pense pouvoir dire que oui, elle se sent mieux. Juliette est le type de coureuse qui progresse régulièrement, par paliers, estime l'ancien coureur néerlandais, qui a porté le maillot de la structure. Certaines vont directement être au top, pour certaines ça prend plus de temps. C’est son cas. Elle progresse en leadership, physiquement, mentalement… Et je pense qu’on n’a pas encore vu son plein potentiel."
"Le Top 5 est réaliste, souriait Albert Timmer, avant la montagne. Ce ne serait pas fou. Mais dans le Top 5, ça peut inclure un podium." Néanmoins, il faudra surveiller aussi la Danoise Cécilie Ludwig Uttrup, qui n'a que 37 secondes de retard sur elle ou l'Italienne Elisa Longo Borghini, qui est à 53 secondes.
La Super Planche des Belles-Filles pratiquement à domicile ce dimanche
Ce dimanche, Juliette Labous aura peut-être l'avantage du terrain. Originaire de Franche-Comté, celle qui a commencé à 7 ans le cyclisme par le BMX a déjà eu l'occasion de monter à plusieurs reprises la Planche des Belles-Filles. "C'est l'étape qui me fait le plus rêver. Elle est tout près de chez moi, à près d'une heure, confiait-elle avant le début de l'épreuve. Je pense qu'il y aura beaucoup de monde pour m'encourager et c'est une arrivée assez iconique dans le Tour de France. Cela s'annonce extraordinnaire et me donne très envie."
Pratiquement sur ses terres, Juliette Labous va avoir donc avoir de multiples sources de motivation pour briller, avec aussi symboliquement la place de première Française à consolider. Chez les hommes, David Gaudu s'était classé quatrième, soit la position actuelle de Labous.