Tour de France femmes: les principales concurrentes à suivre pour cette grande première

Annemiek van Vleuten - Icon
C'est un moment d'histoire qui s'annonce pour les 144 concurrentes engagées, à partir de ce dimanche, pour le Tour de France femmes. Après l'organisation par ASO, depuis 2014, de la Course by le Tour de France - souvent un prélude de l'arrivée masculine - la société qui gère la Grande Boucle a décidé de ressusciter la version féminine. Plus de trente ans après la dernière victoire de Jeannie Longo, en 1989, c'est une version en huit étapes qui sera proposée aux participantes, sous la direction de Marion Rousse.
Un premier maillot jaune promis à une sprinteuse?
La première étape aura lieu sur un circuit empruntant les Champs-Elysées, pour un sprint annoncé après 81 kilomètres de course. A ce jeu-là, la grande favorite se nommera Lorena Wiebes, la sprinteuse néerlandaise de 23 ans. Avec déjà 15 victoires cette saison, la membre de la formation DSM ambitionnera de décrocher le premier maillot jaune.
Championne du monde en titre, l'Italienne Elisa Balsamo aura aussi ses chances sur les arrivées en comité groupé. Mais la représentante de la Trek-Segafredo a un profil plus large, à l'image de son titre mondial, où elle avait battu Marianne Vos au terme d'une course exigeante. Justement, la Néerlandaise, deuxième à Louvain en septembre dernier, est une légende du cyclisme, considérée parfois comme la Eddy Merckx au féminin.

Avec 240 victoires en carrière sur route, à 35 ans, Marianne Vos a pratiquement tout gagné. Sous les couleurs de la Jumbo-Visma, elle aura l'opportunité d'ajouter a minima des étapes du Tour de France à son palmarès et pourquoi pas le port du maillot jaune. En 2009, elle terminait troisième du général de la Grande Boucle féminine internationale, compétition qui n'a jamais pu avoir le soutien d'ASO mais qui avait vocation à proposer une sorte de Tour de France.
Annemiek van Vleuten, favorite pour le général
Depuis plusieurs années, le cyclisme féminin est dominé par les Néerlandaises. A 39 ans, Annemiek van Vleuten, qui reste sur une victoire finale dans le Giro, sera la principale favorite pour le général. Au sein de la formation Movistar, elle sera épaulée notamment par la Française Aude Biannic, qui avait remporté le titre national en 2018. La Danoise Emma Norsgaard, dont le frère Mathias est aussi professionnel au sein de la même équipe, mettra elle aussi ses qualités au profit de van Vleuten.
Face à van Vleuten, la formation FDJ-Suez-Futuroscope viendra avec des ambitions. Championne de France en 2021, Evita Muzic est capable de bien grimper et pourra soutenir l'Italienne Marta Cavalli, première cycliste à avoir remporté lors du Mont Ventoux Dénivelé Challenge en juin dernier. Elle avait aussi dominé en avril van Vleuten au Mur de Hut, sur la Flèche-Wallonne, trois jours après son succès sur l'Amstel Gold Race. Deuxième du Giro, elle semble une rivale sérieuse à van Vleuten.

Régulière et aussi à l'aise en montagne, la Danoise Cecilie Uttrup-Ludwig pourrait aussi être l'une des attractions médiatiques par sa bonne humeur permanente. Son duo avec Cavalli promet sur les terrains escarpés. La FDJ-Suez-Aquitaine présente l'une des meilleures équipes sur le papier avec aussi l'Australienne Grace Brown, deuxième de Liège-Bastogne-Liège cette année ou l'autre Française Marie Le Net, seulement 22 ans.
La formation SD Worx sera aussi l'une des principales armades de ce plateau avec notamment la Belge Lotte Kopecky, puissante sur les sprints mais aussi capable de s'adjuger le Tour des Flandres ou les Strade Bianche cette saison. A 25 ans, la Néerlandaise Demi Vollering sera à suivre pour le général, elle qui n'est pas passée par le Giro en juillet.
Labous à suivre pour le clan français, avec Cordon-Ragot en capitaine de route
Au rayon des équipes dominantes, outre Elisa Balsamo, la Trek-Segafredo comptera notamment également sur la championnde de France Audrey Cordon-Ragot, qui va réaliser son rêve en portant le maillot tricolore devant son public. Elle souhaite aussi décrocher une victoire d'étape mais devra aussi être au soutien de l'Italienne Elisa Longo Borghini, qui reste sur une victoire à Paris-Roubaix après un numéro. Championne du monde de contre la montre, la Néerlandaise Ellen van Dijk devrait aussi faire parler d'elle.

Du côté des Françaises, il faudra surtout suivre Juliette Labous, qui vise le too 5 avec son équipe DSM. Elle s'est offerte un succès de prestige début juillet sur l'étape reine du Giro, à l'issue d'une échappée. Dans le contingent bleu, il faudra se pencher aussi du côté de Cofidis et Arkéa Pro cycling Team, avec des cyclistes qui voudront se mettre en évidence, dans les échappées. Il en ira de même pour le Stade Rochelais Charente Maritime et Saint-Michel Auber 93, deux modestes formations françaises. Deuxième du dernier championnat de France, Gladys Verhulst (Le Col - Wahoo) aura aussi sa carte à jouer pour faire parler d'elle.
A suivre aussi...
Dans les cyclistes à suivre, il faut noter la présence de la Slovène Urška Žigart, compagne d'un certain Tadej Pogacar. Elle porte les couleurs du Team BikeExchance - Jayco où elle sera une coéquipière pour l'Australienne Amanda Spratt et l'Américaine Kristen Faulkner. La version féminine de l'équipe UAE Emirates existe néanmoins avec l'Espagnole Mavi Garcia, l'une des principales prétendantes pour le général, qui aura le soutien de la solide italienne Marta Bastianelli.

Pour finir, il faut citer aussi la sprinteure Chiara Consonni (Valcar - Travel & Service), dont le frère Simone est aussi professionnel, au sein de la Cofidis. L'Italienne fera équipe avec sa compatriote Silvia Persico, qui aura des ambitions pour le général. La Polonaise Katarzyna Niewiadoma mérite aussi d'être mentionnée et elle pourrait trouver un terrain de jeu à sa convenance lors de la troisième étape, qui arrivera à Epernay, où Julian Alaphilippe s'était imposé en 2019. Au sein de son équipe Canyon//SRAM Racing, la Suissesse Elise Chabbey grimpe bien.
Jusqu'au 31 juillet, terme de cette première édition de la nouvelle mouture du Tour de France femmes, les diverses concurrentes auront l'occasion de se faire un nom. Contrairement aux hommes, elles termineront leur épreuve par une arrivée musclée, à la Super Planche des Belles-Filles, où Tadej Pogacar a obtenu la victoire le 8 juillet dernier. D'ici-là, elles devraient proposer un spectacle différent de celui proposé des hommes, avec une course généralement plus débridée et décousue.