"Trouver quelque chose qui ne met pas les coureurs en danger et qui donne du spectacle", quelles solutions pour s'attaquer au fiasco de la sécurité sur les courses cyclistes

Trois véhicules sur le parcours en trois jours. Maxim Van Gils qui passe par la case hôpital, une fronde des coureurs et 5 équipes World Tour qui plie les gaules en plein milieu de l'épreuve. L'Etoile de Bessèges 2025 a été le théâtre d'un triste spectacle autant de qu'un immense fiasco et a posé une nouvelle fois la question lancinante de la sécurité des coureurs. Mais cette fois, il n'était pas question de vélo supersoniques ou de vitesses hallucinantes, mais plus prosaïquement de partage de la route.
Invité du podcast grand plateau, Benjamin Thomas, l'un des trois représentants des coureurs lors de l'épreuve, et qui a voté pour que la course continue, est venu raconter sa version dans le podcast grand plateau. Première surprise, alors que deux des trois coureurs représentants l'ensemble du peloton avaient voté pour la neutralisation de l'étape (et la reprise de la compétition le lendemain), 5 équipes World Tour ont quitté la course au cours de la troisième étape. "On a l'habitude de ne pas être écouté, en soupire Benjamin Thomas. Ce n'est pas la première fois et malheureusement, j'ai vécu des drames aussi sur certaines courses, des soucis de sécurité, des chutes... j'étais à la chute de Jakobsen, un truc que je n'aime pas me ressasser, mais on y était. Pareil, l'an dernier au Giro, on nous fait attendre sous détente par un degré alors qu'il y a de la neige et l'organisateur nous dit "vous partez, sinon vous êtes hors course". Des fois on a l'impression qu'on est des bêtes de cirque et au final on subit souvent la situation", regrette le coureur de la Cofidis.
"20.000 euros pour boucler le budget"
"Moi je discutais avec les coureurs, même ceux qui se sont retirés, ils ont dit nous on veut continuer. On a envie de courir, mais là on dit si on fait rien, c'est pas possible. Je comprends l'opinion de chacun et on ne peut pas jeter la pierre forcément sur les coureurs qui se sont retirés ou ceux qui ont continué. Je pense qu'il n'y a aucun des deux camps à la vérité, mais le problème de fond il vient des moyens mis en place, des moyens qu'on enlève à ces organisations. Je lisais un article, je n'ai pas encore vérifié la source, qui disait que l'étoile de Bessèges manquait de 20.000 euros pour boucler son budget."
De quoi faire rager Benjamin Thomas: "Je me dis que 20.000 euros, c'est quand on voit ce que coûte dans les budgets de l'UCI, des bêtises, ça peut changer une épreuve comme l'étoile de Bessèges. A la télé, ça donne un spectacle ridicule. Et je me dis, avec un peu d'anticipation, si l'UCI vérifiait les parcours, donner des conseils... Si vous nous dites, l'arrivée de la deuxième étape avec ces petites routes et ce final-là, ça ne convient pas, nous, on essaie de trouver un parcours alternatif, quelque chose qui ne met pas les coureurs en danger et qui donne du spectacle. Mais nous, si on n'est pas consulté, on reçoit les parcours dix jours avant la course, on ne peut pas changer les choses. Et ça, c'est un problème de fond que l'UCI doit prendre vraiment en main."