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"Je ne me suis jamais demandé combien de fois j'avais perdu à cause du dopage": la charge de Nibali contre les cyclistes qui boostaient leurs performances

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Dans un entretien auprès du Corriere della Sera, Vincenzo Nibali est revenu sur le dopage qui touchait le peloton à son époque. L'homme aux quatre Grands Tours le repète haut et fort: il n'a jamais pensé à se doper.

"Je ne me suis jamais dopé dans ma vie, et je n'ai même jamais pensé le faire. On m'a contrôlé un million de fois, ils peuvent tester des éprouvettes dans cent ans." Vincenzo Nibali est catégorique: il ne veut pas entendre parler de dopage. Ancien coureur de la formation Astana entre 2013 et 2016, l'Italien était au coeur de scandales de dopage qui ont touché l'équipe kazakhe, sans pour autant avoir été testé positif.

"Je gagnais, j'étais italien et le patron de mon équipe, (Alexandre) Vinokourov avait un passé ambigu comme d'autres managers. J'ai été suivi, ils ont fouillé ma voiture et vérifié mon téléphone, et je suis sûr qu'ils ont aussi fouillé ma maison pour trouver des preuves qui n'existaient pas, assure-t-il. Les cyclistes étaient des cibles faciles", a-t-il confié au Corriere della Sera.

Une GG comme... Le dopage !
Une GG comme... Le dopage !
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"La génération suivante a changé les mentalités"

Convaincu que le dopage était "quelque chose d'habituel" lorsqu'il était encore dans le peloton, le vainqueur du Tour de France 2014 estime avoir perdu plusieurs courses face à des adversaires épinglés pour dopage. "Je ne me suis jamais demandé combien de fois j'avais perdu à cause du dopage, probablement beaucoup. Sur la Vuelta 2010, j'étais à la lutte avec l'Espagnol (Ezequiel) Mosquera (finalement 2e du général derrière Nibali), ensuite radié. Et si c'est lui qui avait gagné et qu'on n'avait jamais découvert qu'il était dopé?"

"Ils (certains de ses coéquipiers) allaient aux courses comme on va à la guerre, [le dopage] était quelque chose d'habituel pour cette génération. Ceci dit, si tu ne le voulais pas, tu ne te dopais pas: la génération suivante a changé les mentalités et si aujourd'hui le cyclisme est propre, je pense que c'est aussi grâce à nous", est convaincu "le Requin de Messine", retraité depuis 2022 et vainqueur de quatre Grands Tours: le Giro en 2013 et 2016, le Tour de France en 2014 et la Vuelta en 2010.

AS