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eLigue 1, un million de dollars, une compétition européenne : FIFA veut devenir un titre phare de l’eSport

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Si elle mobilise des millions de joueurs chaque saison, la simulation de football FIFA n’est pas pour autant au sommet de l’eSport, dominé par le jeu de stratégie interplanétaire League of Legends. Cela n’empêche pas Electronic Arts d’avoir de belles ambitions  dans ce domaine pour son jeu de football, comme nous l’a confié le directeur général d’EA France\/Bénélux Dominique Cor.

Dominique Cor, comment est née cette idée d’eLigue 1 ?

Cela fait longtemps que l’on travaille avec la Ligue, mais aussi plus d’un an que l’on réfléchit à un projet autour de l’eSport. FIFA a pour vocation d’être le plus près possible de la réalité, d’essayer de retranscrire à l’écran ce que les gens peuvent voir ou peuvent vivre sur un terrain de football. On a un partenariat assez naturel avec la Ligue de football et ce projet est né conjointement.

Que représente cette eLigue 1 pour Electronic Arts ?

C’est la première compétition officielle avec Electronic Arts sur le territoire français. C’est une compétition unique. On va choisir le maillot d’un des vingt clubs de Ligue 1 et on va le défendre. Le défendre d’abord face à des adversaires au sein du même club et puis ensuite, chaque vainqueur de club ira affronter les autres pour faire un gagnant première et deuxième saison (printemps, hiver). 

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Quel a été la part du budget consacré à l’élaboration de cette eLigue 1 ?

On ne communique pas sur les budgets de développement. Mais l’eLigue 1 est un projet important. 

Les autres championnats étrangers vont-ils suivre ? Est-ce qu’il y aura une eLiga, une eSerie A par exemple à l’avenir ?

Je ne peux pas entrer dans les détails. Ce que je peux vous dire, c’est que FIFA et Electronic Arts ont envie de travailler avec les Ligues.

Une Coupe du monde (FIWC), un championnat national aujourd’hui : est-ce qu’une Coupe d’Europe pilotée par Electronic Arts est à venir du côté de FIFA ?

On a vraiment envie que chacun qui entre dans la compétition, que ce soit par l’eLigue 1 ou FUT Champions, puisse prendre part à des phases régionales ou à des phases mondiales. Ce qui est prévu aujourd’hui, c’est que les ligues, ou plutôt la Ligue 1 puisque c’est elle qui nous intéresse, qualifie les meilleurs joueurs pour le niveau européen, qui sera organisé par Electronic Arts. Il y aura ensuite un événement live, qui verra les meilleurs joueurs d’Europe, sélectionnés localement, s’affronter. Aujourd’hui, c’est ça, le projet. Et les vainqueurs de cette Coupe pourront affronter leurs homologues de la Coupe Asiatique, de la Coupe d’Amérique du Nord pour le championnat du monde. Le vainqueur de l’eLigue 1 aura la chance mais aussi le devoir de le représenter.

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Aujourd’hui, l’idée pour Electronic Arts est de mettre la main sur ses propres compétitions ou celles qui mettent en avant son jeu FIFA ?

L’idée, c’est de réguler les compétitions autour de FIFA, mais de le faire de manière à pouvoir donner au plus grand nombre la possibilité et la joie de pouvoir jouer. Le projet d’eLigue 1 s’inscrit parfaitement là-dedans parce qu’il va offrir à n’importe qui, à partir du moment où il a envie de porter les couleurs d’un maillot, de participer à une compétition.

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C’est aussi dans cette optique qu’ EA a annoncé en novembre 2015 la création de la Competitive Division Gaming ?

Cette entité a trois buts. Le premier, c’est de faire jouer un maximum de gens à l’eSport. On essaie d’être inclusif. L’eSport , c’est la partie un peu immergée de l’iceberg : ce sont les professionnels, les compétitions. Et puis il y a tout le reste, le bas de la pyramide, les gens un peu comme vous, comme moi, qui ne sont pas des professionnels, qui ne sont pas des champions, qui peuvent avoir envie de se confronter avec des joueurs du même niveau. La deuxième raison, c’est que c’est aussi un élément fort de l’animation de nos communautés. Le côté social est important chez Electronic Arts. L’eSport fait parler, permet aux communautés de se connecter entre elles. Et puis la troisième raison, c’est de divertir, en mettant sur pied des événements live, que l’on va retransmettre pour le plus grand plaisir de tous ceux qui aiment l’eSport, mais ne le pratiquent pas et le regardent.

Et puis il y aussi l’aspect dotation, très important cette année notamment sur FUT Champions...

On a voulu donner à nos joueurs un accès facile aux compétitions à travers FUT Champions et l’eLigue 1. Pour FUT Champions, le prix global, la somme d’argent qui sera versée au champion et au 2e, 3e sera d’1,3 million de dollars. 

Aujourd’hui, c’est un jeu de stratégie, League of Legends, qui est au sommet de l’eSport. Avec tous ces moyens déclinés, Electronic Arts n’a-t-il pas pour but de faire de FIFA une place forte de la discipline ?

J’aime bien quand on parle de but et de FIFA, c’est toujours drôle (sourire). C’est vrai que c’est important pour nous de développer les capacités et l’exposition de FIFA dans l’eSport. C’est peut-être un jeu qui est sous-représenté par rapport à l’exposition du football en général. On pense effectivement que FIFA a pas mal de chances d’être un produit phare de l’eSport et ce, pour plus raisons. Quand on regarde une partie de FIFA à l’écran, tout le monde comprend, que l’on soit joueur ou non. Il n’y a pas de couleurs étranges, pas de mouvements bizarres. Et en plus, c’est le sport le plus joué au monde et accessoirement la simulation de football la plus jouée dans le monde. FIFA devrait aider au développement de l’eSport.

Propos recueillis par Alix Dulac