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Frostbite, Mourinho, Alex Hunter : pourquoi FIFA 17 risque de faire très (très) mal

Eden Hazard et Anthony Martial à la sauce Frostbite. Ça a de la gueule, non ?

Eden Hazard et Anthony Martial à la sauce Frostbite. Ça a de la gueule, non ? - DR

Dimanche dernier, EA Sports a créé l’événement en dévoilant en détail les nouveautés du prochain FIFA. Quelques semaines avant cette présentation en grande pompe, RMC Sport a pu, en avant-première, mettre les deux mains sur ce FIFA 17. On vous livre nos impressions sur le jeu de foot le plus attendu de l’année.

Dans la vie, il y a deux formes de chanceux. Ceux qui ont tout, mais vraiment tout (donc le beurre, l’argent du beurre et le…) comme les personnes invitées à l’EA Play de Londres, où EA Sports avait choisi de dévoiler au monde entier son nouveau FIFA – au monde entier oui puisque l’événement était retransmis lors de l’E3 de Los Angeles, le plus grand salon de jeu vidéo du monde, lui-même retransmis massivement sur le web). Et ceux qui en ont un tout petit moins mais beaucoup quand même. RMC Sport fait partie de cette deuxième catégorie. Certes, nous n’étions ni à Londres ni à Los Angeles. Et comme vous, nous n’avons eu que nos yeux pour pleurer devant les trailers officiels de FIFA 17. Mais nous, ce nouveau FIFA, on l’a eu en mains. Pendant une bonne heure. Alors, certes, ce n’était que la version de juin et les versions de juin, « elles sont toujours bien ». Mais on va quand même vous dire pourquoi ce FIFA 17 pourrait bien tuer le « game » au mois de septembre.

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Parce qu’avec le Frostbite, FIFA a rajeuni de dix ans

« Football has changed ». On vous passe la traduction ? Oui ? Non ? « Le football a changé » : tel est l’un des slogans de FIFA 17. La raison de ce changement ? Le tout nouveau moteur graphique utilisé par les équipes de développement d’EA Sports. Il est vrai que l’ancien commençait sérieusement à dater. Alors pour dépoussiérer un jeu qui ne demandait que ça, EA a fait du fait-maison et s’est tourné vers le Frostbite. Le Frost quoi ? Le moteur de la série à succès des Battlefield, LE concurrent de Call of Duty. Le rendu est spectaculaire… de près, où l’on a pu voir des modélisations faciales criantes de vérité, avec de la tache de rousseur par-ci, une ride par là. Mais surtout des émotions et des mimiques plus réalistes. PES et Konami peuvent franchement avoir peur : avant, EA Sports avait dix ans de retard en la matière. Là, le prochain FIFA a clairement gommé son retard. Voire mieux.

Les cinématiques et les interactions seront nombreuses dans le mode The Journey. L'occasion d'admirer toute la puissance du Frostbite
Les cinématiques et les interactions seront nombreuses dans le mode The Journey. L'occasion d'admirer toute la puissance du Frostbite © DR

Parce que c’est le foot comme on l’aime

On insistait sur la beauté du jeu de près. Cela ne veut absolument pas dire qu’il ne l’est pas de loin. C’est juste que cela est moins frappant. On le ressent dans le jeu de lumières, bien plus saisissant que par le passé. Au public, plus net. Mais aussi à l’impression perpétuelle de vie sur le terrain. Ça bouge et ce, dans tous les sens mais pas de manière désordonnée non plus. En clair, on n’est plus obligé de jouer systématiquement sur les ailes pour créer du danger.

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Courses croisées, courses intérieures ou extérieures croisées, les joueurs ne s’enferment plus dans l’axe (je te la donne et je cours tout de suite dans le dos de la défense), proposent beaucoup plus de choses que par le passé, et ce, sans passer par le systématique usage du une-deux. Un régal d’autant que, comme il y a deux ans sur FIFA 14, on pourra véritablement se servir de son numéro 9 comme d’un point d’appui pour du jeu rapide au sol. Surtout, tout va moins vite et pour cause : le changement de moteur a grandement altéré le critère vitesse de ce FIFA 17, avec des joueurs plus lourds, plus lents à se retourner et à la gestuelle plus marquée. Donc plus réelle.

Parce que tout ou presque a changé

Quand on a pris la manette la première fois, le constat de lenteur était flagrant. Mais pas que. Bon nombre de petites animations sont venus se greffer à ce nouveau FIFA. La protection de balle a changé : elle s’effectue désormais sur une seule touche et dans toutes les positions disponibles, c’est-à-dire à l’arrêt, en plein dribble ou sur un contrôle. De quoi donner plus d’options au joueur (temporiser le jeu, casser un dribble, le reprendre) et donc plus de variété à votre jeu, avec lors des duels, une meilleure appréciation de la densité physique. Bref, un retour à de la bonne vieille castagne – mais pas trop, en tout cas plus que sur le 15 et le 16 – et à un bon vieux tirage de maillots.

Du moins, c’est notre ressenti. On a aussi pu apercevoir des duels avec le gardien, avec des chutes de ce dernier comme en Premier League. En revanche, on a nettement moins apprécié la refonte des coups de pied arrêtés. Notamment les penalties, où il faudra aussi bien gérer la course d’élan du joueur (stick droit), sa vitesse (stick gauche une fois) et enfin la direction de son tir (stick gauche une deuxième fois). Vous avez dit compliqué ? Vous n’avez encore rien vu.

Public plus net et encore plus d'ambiance, voici les nouvelles promesses de ce FIFA 17
Public plus net et encore plus d'ambiance, voici les nouvelles promesses de ce FIFA 17 © DR

Parce que les coups francs et les touches, ce sera comme à la TV

Sur corners, les choses se compliquent encore un peu. On devra désormais composer avec un curseur (assez moche au demeurant) pour déterminer avec exactitude l’endroit où on veut placer le ballon. Puis ensuite déterminer la hauteur de son centre. Et, si on veut, diriger la course d’un joueur. Le tout quasiment en même temps. Honnêtement, on n’a pas compris grand-chose à cette phase de jeu (et on n’était pas les seuls). Heureusement, on pourra désactiver le curseur (et retrouver une vue normale). Ce qui est bluffant, en revanche, c’est la toute nouvelle caméra utilisée pour les coups francs. Lointaine et dans le dos du tireur, elle permet de voir tout le but. Donc de juger exactement l’effet de sa frappe. Fini donc les mythos « mais t’as vu, ouch, je l’ai mise juste à côté ». Une vue TV comme on l’aime et un aspect Canal+ (ou BeInSport) que l’on retrouve aussi sur les touches où désormais, on pourra gratter plusieurs mètres avant de lancer le ballon.

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Dorénavant, les possibilités seront nombreuses sur coups de pied arrêtés
Dorénavant, les possibilités seront nombreuses sur coups de pied arrêtés © DR

Parce qu’on risque d’y passer toute la « journey »

C’est le gros plus de ce FIFA 17, outre sa nouvelle physique de balle et son nouveau moteur. La prochaine simulation de football d’EA Sports introduit un mode inédit : Journey (ou Aventure en français) qui nous plonge dans la peau d’un jeune footballeur, qui part à l’assaut de la Premier League. En soi, FIFA n’invente rien puisque ce mode reprend trait pour trait ce que l’on peut faire en Carrière dans NBA 2K, soit faire monter un jeune joueur en respectant les objectifs qu’on lui fixe à chaque fois en cours de match. On peut aussi douter du succès final de l’entreprise puisque le joueur sera imposé (le fameux Alex Hunter) et que sa Journey ne s’effectuera qu’en Angleterre. Mais le résultat est bluffant. Si EA ne lésine pas sur les cinématiques (il faut bien le rentabiliser ce Frostbite), ce n’est pas pour faire de l’esbroufe mais pour plonger le joueur au cœur de l’histoire. Sans compter des interactions criantes de réalisme : présentation au coach, aux joueurs, disputes avec son agent, conseils tactiques, conférence de presse, tout y est et à chaque fois, ce sera à nous de répondre, avec, en fonction de nos propos, une incidence sur la carrière naissante d’Alex.

Parce que la superstar, c’est José (Mourinho)

Beaucoup n’y avaient pas fait attention lors du premier visionnage du trailer mais la voix off derrière les images, c’est celle de José Mourinho. Celle du deuxième trailer officiel, encore celle de José Mourinho. Et le coach que l’on voit superbement bien modélisé dans le trailer présentant le mode Journey, c’est toujours l’ami José ! Si EA Sports a convié l’acteur ayant prêté son trait au héros du mode Journey à faire un petit coucou au public, c’est la présence du Special One quelques minutes plus tard qui a fait le buzz. L’occasion pour EA de présenter les visages modélisés de Jürgen Klopp, Arsène Wenger (en tout point réussi) et Pep Guardiola (peut-être le moins convaincant). Et d’entendre Mourinho se plaindre de son avatar. Le show jusqu’au bout, on vous a dit.

Alors ?

Alors, ce FIFA 17 s’annonce très, très prometteur. Avec l’intelligence artificielle rehaussée des joueurs sur le terrain, leurs appels de balles diversifiés et la multitude d’options tactiques que cela semble nous offrir, le jeu semble clairement primer l’attaque. La cure de rajeunissement est, de ce que l’on a vu, réussie et l’annonce, toute récente, dans ce sens de l’acquisition de la licence du championnat espagnol – encore un coup dur pour PES – une preuve de plus de la volonté permanente d’EA Sports de se renouveler. Reste plus qu’à savoir comment on prendra sur la durée les commentaires de Pierre Menès, nouvelle figure de proue de ce FIFA 17. On en reparle très bientôt, avec cette fois, une version définitive entre les mains.

Alix Dulac