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Equitation: "Ma vie est dédiée aux chevaux", Julien Épaillard se confie avant le Jumping Eiffel

Le cavalier français de saut d'obstacles Julien Epaillard et son cheval Dubai Du Cedre, qualifications par équipe du CSO, JO de Paris 2024, 1er août 2024

Le cavalier français de saut d'obstacles Julien Epaillard et son cheval Dubai Du Cedre, qualifications par équipe du CSO, JO de Paris 2024, 1er août 2024 - Rolf Vennenbernd/DPA/ABACAPRESS.COM

Après son arrêt sur les plages de Saint-Tropez le week-end dernier, le Global Champions tour, s’installe au pied de la tour Eiffel, du 20 au 22 juin. Déplacé à Bagatelle dans le bois de Boulogne l’an dernier pour laisser place aux Jeux 2024 de Paris, le Longines Paris Eiffel Jumping est de retour sur le Champ-de-Mars avec les plus grands noms de la discipline. Vainqueur en 2017 à Paris, Julien Épaillard confie à RMC Sport son attachement pour ses chevaux, son approche de la compétition et ses ambitions pour ce week-end au pied de la tour Eiffel.

La Dame de fer surplombe les lieux. On aperçoit à peine l’herbe et les chemins du Champ-de-Mars qui s’est laissé occuper par les boxs des chevaux présents, les pistes, les gradins et les stands. Sur le peu d’espace qu’il reste, cavaliers, chevaux, grooms, et techniciens, se fraient un passage. C’est une fourmilière géante. Sortant de l’allée des boxs, Julien Épaillard arrive. Il vient de signer une troisième place au Grand Prix 5* de Saint-Tropez, et surtout un titre de champion du monde à Bâle avec Donatello d’Auge.

Ce week-end, Donatello D’Auge laisse la place à un autre cheval prometteur, Easy Up de Grandry. "C’est un cheval de 11 ans que je monte depuis la fin de l’année dernière, qui a déjà eu quelques performances intéressantes 5*, notamment à Bordeaux mais aussi à Fontainebleau. C’est un cheval qui est encore en formation mais qui montre des très bonnes aptitudes. Peut-être pas encore compétitif pour gagner ici, mais plus pour figurer parmi les huit ou dix meilleurs. Ça serait déjà une belle performance", souligne-t-il avec le sourire.

"Il y a toujours une super ambiance et les chevaux sont très réceptifs à ça"

L’ambiance du Jumping Eiffel, unique en son genre, ne laisse pas le champion du monde indifférent: "C’est magique de sauter aux pieds de la Tour Eiffel, de faire découvrir notre sport aux Parisiens. Je pense qu’il va y avoir comme d’habitude une super ambiance." Et même si certains chevaux peuvent être impressionnés, l’énergie du public agit souvent comme un moteur: "Quand il y a beaucoup d’applaudissements, je pense que ça le motive un cheval qui a de l’expérience. Il y a toujours une super ambiance ici et les chevaux sont très réceptifs à ça", insiste Julien Épaillard jetant un œil à la piste de sable entourée de gradins encore vide.

La veille de cette compétition le programme se résume surtout à une première prise de contact avec le terrain. "On a une épreuve qui ne compte pas, qui s’appelle le Warm up, avec quelques obstacles sur la piste, pour faire découvrir le terrain aux chevaux pour que demain ils ne soient pas trop impressionnés. Sauter directement 1m60, ça pourrait être un peu choquant pour eux le premier jour. Et puis ça nous donne une idée de l’état d’esprit du cheval, s’il est décontracté ou pas", analyse l’actuel 12e mondial.

"Chaque cheval est différent"

Pour Julien Épaillard, le lien avec ses chevaux est au cœur de la performance. Le médaillé de bronze aux JO 2024 de Paris souligne l’importance de la confiance mutuelle et du travail d’écoute permanent. "Gagner la confiance d’un cheval, c’est un petit peu comme avec les gens ça prend énormément de temps et on peut la perdre en une fraction de seconde. C’est vraiment un travail au quotidien de gagner leur confiance pour après pouvoir leur demander des choses un peu extraordinaires. C’est vraiment un travail passionnant", raconte-t-il enthousiasme.

Pour mener un cheval à son plus haut niveau, il faut passer ses journées entières lui. "Ma vie est dédiée aux chevaux. Chaque cheval est différent, chaque cheval a sa personnalité, son caractère. Il n’y a pas une façon de travailler un cheval, il y a une façon par cheval. Il y a des chevaux qui ont beaucoup d’énergie, d’autres moins. Il faut apprendre à les connaître pour les amener au plus haut niveau", explique Julien Épaillard sous l’ombre de la Dame de fer.

Les épreuves débuteront vendredi matin, avec le premier 5* à 15h15. La jeune cavalière Jeanne Sadran, ambassadrice de l’événement, rejoindra la compétition samedi après sa participation ce vendredi au CHIO de Rotterdam.

Domitille Cortès