Escrime: plus de 300 escrimeurs signent une pétition contre le retour des Russes et Biélorusses

En raison de la guerre en Ukraine, de nombreux sportifs russes et biélorusses se sont vus interdits de participer à des compétitions. Quelques mois plus tard, des disciplines comme le tennis, ont décidé d’autoriser les joueurs ayant ces nationalités de participer à certains tournois, sous bannière neutre. Depuis le 10 mars, c’est également le cas pour l’escrime.
La fédération internationale d’escrime avait annoncé les retours des Russes et Biélorusses à partir du 3 avril. Une décision loin d’être approuvée par plusieurs athlètes. Dans un courrier adressé au président du Comité International Olympique, Thomas Bach, et au président de la FIE, Emmanuel Katsiadakis, plus de 300 escrimeurs ont signé une pétition, demandant à l’instance de revenir sur sa décision.
11 escrimeurs français parmi les signataires
Parmi les 323 signataires de cette pétition, figurent 11 Français. Notamment, Auriane Mallo, Manon Brunet, Sebastian Patrice et Cecilia Berder. Afin de défendre leur position, les athlètes estiment que les offensives des Russes, ont trop d'impact sur la vie des sportifs ukrainiens. Et que dans ces conditions, il est impossible d'autoriser la présence des Russes et Biélorusses: "À ce jour, l'agression de la Russie contre l'Ukraine a entraîné la mort de 232 athlètes, la destruction de 343 installations sportives, l'expatriation forcée de 40 000 athlètes et l'absence d'installations sportives pour 140 000 jeunes athlètes."
Si le débat concernant le fait de mélanger sport et politique reste éternel, les signataires estiment que les athlètes de ces deux nationalités servent à offrir une visibilité aux pays qu’ils représentent: "La communauté internationale est parfaitement consciente que pour les athlètes russes et bélarussiens, il n'y a pas de distinction entre l'athlète et l'État (…) Les athlètes ont été et seront instrumentalisés pour la propagande de Poutine."
Ce principe de ne pas mêler le sportif et ce qu’il y a en dehors, les 323 signataires estiment que ce n'est pas une raison pour fermer les yeux: "Cette neutralité ne doit pas servir d'excuse pour accepter, voire tolérer, de graves violations des droits de l'homme universellement reconnus."
Les JO 2024 également concernés
De son côté, le tennis avait décidé de faire concourir les Russes et Biélorusses sous drapeau neutre. Les escrimeurs estiment que cette mesure n’a pas vraiment de conséquences néfastes pour ces deux pays: "Le fait de concourir sous un drapeau neutre ne s'est pas avéré être un instrument de sanction adéquat dans le passé et ne l'est pas aujourd'hui."
À l’approche des Jeux olympiques 2024 à Paris, la question sur la présence ou non de ces athlètes est toujours en cours. Pour ces escrimeurs, la réponse est toute trouvée, et ne doit pas être discutée, tant que la guerre se poursuivra: "Au nom de plus de 300 athlètes d'escrime actifs et anciens, nous vous demandons, en votre qualité de dirigeant du CIO, de maintenir les suspensions (…) et inclure l'interdiction pour tous les athlètes russes et biélorusses de participer au sport international, y compris d'accueillir des événements, de se qualifier et de concourir aux Jeux olympiques de Paris 2024 jusqu'à ce que la Russie se retire complètement du territoire ukrainien."
Comme relevé par l’AFP, le CIO envisage de les laisser participer aux JO sous "bannière neutre". Mais l’instance n’a pour le moment, officialisé aucune décision.
L’Ukraine annonce un boycott
La fédération ukrainienne d’escrime n’est pas restée sans réaction. Dans un communiqué, l’instance a annoncé son intention de boycotter les compétitions auxquels participeront les pays concernés par cette guerre: "Il a été décidé non seulement de ne participer à aucun duel en compétition avec des athlètes russes et biélorusses, mais aussi, pour nos athlètes, entraîneurs et arbitres, de ne participer à aucune compétition à laquelle participeront des athlètes russes ou biélorusses."
De son côté, la fédération américaine d’escrime s’est montrée défavorable à une réintégration de ces athlètes, tout en "encourageant les athlètes à continuer d'utiliser leurs plateformes pour promouvoir l'équité et l'unité."