Affaire de la sextape : la nullité des écoutes téléphoniques examinée vendredi

Mathieu Valbuena - Karim Benzema - AFP
Les différents protagonistes du dossier ne seront pas présents. Leur présence au tribunal n’est pas importante puisque ce qui sera étudié vendredi est purement juridique. L’audience devrait débuter peu après 11h à Versailles, après l’étude d’autres dossiers sans rapport avec l’affaire Benzema/Valbuena.
Cette demande vient de l’avocat de l’un des cerveaux présumés de la tentative de chantage : Mustapha Zouaoui. Mais elle est appuyée par les avocats des autres protagonistes, puisque si les écoutes sont invalidées, c’est presque tout le dossier qui s’écroule.
Un policier trop « actif » ?
Il est reproché à un policier sous couverture (qui se faisait appeler « Lucas »), qui s’est fait passer pour un représentant de Valbuena, de s’être montré trop « actif » dans sa couverture. En clair, en appelant avec insistance le maître-chanteur, il l’aurait poussé à commettre l’infraction. « La jurisprudence est très claire, on peut monter des stratagèmes pour prouver une infraction, mais pas pour pousser à une infraction », nous a expliqué l’avocat de l’un des maitres-chanteurs. Selon lui « juridiquement, il y a un vrai problème de provocation policière ».
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Trois scenarii possibles
Selon nos informations, les défenseurs des différentes parties pourraient notamment s’appuyer sur une partie des écoutes où le corbeau informe son interlocuteur (« Lucas ») qu’il pourrait « tout arrêter ». Mais le policier sous couverture l’incite à continuer. « On ne saura jamais si le chantage aurait continué sans l’intervention des policiers ». Ce sera le principal argument des différents avocats lors de l’audience de ce vendredi.
Désormais, la justice a plusieurs solutions : soit la requête est jugée irrecevable, soit elle retire certains passages des écoutes où le policier se serait effectivement montré trop « actif ». Soit elle décide de retirer « en bloc » les écoutes téléphoniques du dossier. Ce dernier cas provoquerait l’effondrement de l’affaire qui repose principalement sur ces écoutes.
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Parallèlement à cette question des écoutes téléphoniques, les magistrats de la chambre d’instruction doivent aussi examiner une demande du parquet de mise en examen de Djibril Cissé. Il avait parlé en mai 2015 à Valbuena de « bruits » quant à la circulation d’une vidéo.