Bernès : « Le Ballon d'Or ? Une forme d'injustice pour Franck »

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Beaucoup espéraient un Franck Ribéry élu Ballon d'Or 2013. Comment a-t-il vécu cette déception ?
Franck y croyait, bien sûr. Il était proche du but. Il faut prendre ce vote avec dignité mais le réveil a été difficile.
Est-ce une injustice de ne pas le voir être élu ?
Si on nous avait dit, il y a quatre ans, que Franck serait un jour assis à la même table que Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pour l'attribution du Ballon d'Or, personne n'y aurait cru. Il faut positiver dans ce sens. C’est quand même une victoire d’être à côté de ces deux énormes joueurs. Ce sont deux très grands joueurs et Franck tombe dans cette période où il y a deux grandes icones du football mondial. Être en conférence de presse avec eux, ça doit être une satisfaction pour lui.
Comment compte-il se remettre de cette déception ?
La carrière de Franck ne s’arrête pas au 13 janvier 2014 et à ce Ballon d’Or. Il a encore d'énormes objectifs. Il est au Bayern Munich, un club qui n'est pas quelconque, où on gagne, où on a une grande visibilité. Et il y a la Coupe du monde avec l'équipe nationale. Il n'a pas eu le Ballon d'Or lundi soir mais dans un an, on ne sait jamais. Dans la vie, on en a vu d'autres. Il faut qu’il se remette au travail, qu’il conserve son niveau exceptionnel de l’année dernière et on espère que le Bayern et les Bleus pourront bénéficier d’un grand Ribéry.
Que pensez-vous des critiques de Michel Platini sur les critères d'attribution du Ballon d'Or ?
J’ai parlé avec lui lundi soir et on était sur la même longueur d'onde. Messi et Ronaldo sont deux très grands joueurs, on ne peut pas banaliser ce qu'ils font, mais avec ce système-là, c’est difficile de donner l'occasion à un autre joueur de pouvoir gagner un Ballon d'Or. Il ne faut pas banaliser un palmarès et celui de Franck la saison dernière, c’est quelque chose. Il a tout gagné avec le Bayern Munich. C'est là où on ressent une forme d'injustice. Mais il tombe sur deux énormes joueurs qui dominent le football mondial depuis des années. A partir du moment où il y a des critères autres que les résultats et le palmarès, ça devient compliqué.
Franck Ribéry accordait beaucoup d'importance à ce Ballon d'Or. Va-t-il mettre du temps à digérer et pensez-vous que cela puisse se répercuter sur ses performances ?
Je ne pense pas. Il y a des choses plus graves dans la vie mais c’est une grosse déception, pour Franck comme pour moi, et il va falloir la digérer. Ça prend toujours un peu de temps mais on connaît l’état d’esprit, la mentalité et l’envie de Franck. Quand je l'ai vu repartir pour Munich lundi soir, j’ai senti qu’il avait tout de suite l’envie de se remettre au travail. Il a des objectifs avec son club, une Coupe du monde au Brésil à jouer. Ce n'est pas rien et j’espère qu’il sera à la hauteur. Il ne faut pas non plus tomber dans la sinistrose. Il était avec les deux joueurs qui dominent le football européen comme jamais cela n'a été fait. Il y a toujours eu un joueur qui dominait mais là il tombe sur deux en même temps. Il en a conscience mais il y a cru car il pensait au palmarès. C'est là où se trouve le paradoxe car les journalistes qui n'ont pas toujours été très favorables à Franck ont quand même voté pour lui. Ça veut dire que les observateurs avaient mis en avant le palmarès. Il y a quelques années, il aurait eu le Ballon d’Or. Aujourd'hui, les critères sont différents.
Faut-il modifier ces critères ?
Oui. Les choix des capitaines et sélectionneurs sont souvent très subjectifs. Certains votes, on ne les comprend pas très bien. On a eu le cas en France cette année avec l’élection du meilleur joueur français. Quand Yoann Gourcuff ne met pas Ribéry dans les cinq meilleurs joueurs français de l’année (élection organisée par France Football où votent les anciens lauréats, ndlr), c’est tout de même paradoxal. Vous voyez ce que je veux dire ? Et des votes comme ça, on peut les retrouver au niveau du Ballon d’Or. C’est très subjectif mais c’est comme ça.
Avez-vous été déçu par ce vote de Yoann Gourcuff ?
Non, il a le droit de voter pour qui il veut. Mais ne pas mettre Ribéry dans les cinq meilleurs joueurs français de l’année, je trouve ça sévère. Porter un jugement comme ça, c’est dur. Dans un scrutin comme le Ballon d’Or, il y a le collège des journalistes, celui des sélectionneur et celui des capitaines. On a des antipathies, des sympathies, et ce n’est plus un critère sportif alors qu’il doit être important dans une telle élection. On ne peut pas banaliser ça à la tête du client.
Parlons d'un autre de vos clients, Jérémy Ménez. Va-t-il finir la saison au PSG ?
Je pense qu'il va rester jusqu'à la fin de la saison. Il a fait une trèsb bonne reprise en janvier. Il ne faut pas oublier qu'il a été opéré d’une hernie discale en début de saison, comme ce que vit Jallet en ce moment, et le train est parti alors qu'il avait pris du retard. Il espère prendre le bon wagon en janvier. C'est un joueur français de très grande qualité, qui peut avoir du temps de jeu faire sa place. Il est mieux dans l’attitude et le comportement, ce qu’on lui reproche souvent. Personne ne discute ses qualités, tout le monde est d'accord là-dessus. Mais il faut qu’il fasse des efforts pour progresser sur l'attitude et il en fait beaucoup depuis le début de l’année. J'espère qu'il en sera récompensé.
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