Bayern: Upamecano se livre sur son bégaiement

Titulaire indiscutable au Bayern Munich qu’il a rejoint l’été dernier, Dayot Upamecano (23 ans) a laissé le terrain de côté le temps de se confier sur le bégaiement dont il souffrait quand il était enfant. Le défenseur a accordé une interview au Parisien, ce vendredi, journée mondiale des personnes handicapées. Il évoque les difficultés à s’exprimer qu’il a domptées.
Le foot? "Je dirais que c’est ce qui m’a le plus aidé"
"Ça a été très difficile pendant mon parcours scolaire, explique l’ancien joueur de Leipzig. Il fallait prendre la parole, c’était des moments durs. Je me suis toujours mis dans la tête qu’il fallait que je parle. Ma mère était derrière moi pour me dire de parler plus. Elle m’a poussé à ne pas faire le timide. J’avais toujours cette petite gêne, mais quand j’arrivais sur le terrain, j’étais une autre personne. Petit à petit, j’ai parlé davantage, je me suis ouvert aux autres."
Il raconte les moqueries à l’école et comment le football l’a aidé à dompter ce handicap. "Je dirais que c’est ce qui m’a le plus aidé, explique-t-il. J’étais capitaine de mon équipe très jeune, j’ai dû donner de la voix, encore plus à mon poste qui exige beaucoup de communication. Même quand j’étais dans la cour de récréation, j’étais capitaine. Je dégageais quelque chose, c’est sûr."
"Pendant que les gens se moquaient de moi, je travaillais"
Il assure n’avoir jamais eu honte et ne pas nourrir de sentiment de revanche. Il s’est simplement concentré à travailler sur le terrain, sans prêter attention à ce trouble de l’élocution. "Ce n’était pas quelque chose sur laquelle on s’arrêtait, explique-t-il encore. Je demandais à travailler. On bossait, on bossait… Pendant que les gens se moquaient de moi, je travaillais."
Aujourd’hui, il a laissé ce handicap derrière lui-même s’il reconnaît parfois des "blocages". "Dans ces cas-là, j’essaie de bien respirer, de rester calme, conclut-il. Plus jeune, je n'avais pas ces réflexes, mais avec le temps, tu ne fais plus les mêmes erreurs."