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Cissé: "Il faut savoir tirer un trait sur le monde pro"

Djibril Cissé

Djibril Cissé - AFP

EXCLU RMC SPORT - Invité de Luis Attaque ce mardi sur RMC, Djibril Cissé a confirmé qu’il prenait sa retraite sportive mais ne désespère de pouvoir rejouer au football un jour. Il en profite pour dresser un bilan de sa riche carrière entre Auxerre, Guy Roux, Raymond Domenech et Knysna.

Djibril, avez-vous fait une croix définitive sur la pratique du football de haut niveau ?

Quand ton corps ne veut plus, il faut savoir l’écouter. On le savait. C’est la décision que j’ai prise. Pour le moment, c’est la bonne. Il y a des miracles, on ne sait jamais.

Votre opération de la hanche pourrait-elle être une solution pour rejouer au football ?

C’est la seule solution et ma seule chance de revenir au foot. Il faut que mon corps accepte bien la prothèse et que je puisse rejouer un peu. Mais le foot, ce n’est pas trop conseillé avec une prothèse de hanche.

Parlez-vous de rejouer en pro ou pour le plaisir avec les amateurs ?

Je suis un amoureux du foot, que ce soit en professionnel, en amateur ou avec des amis. Je veux rejouer. Le monde professionnel, il faut savoir tirer un trait dessus quand il faut. Avec une prothèse de hanche, je pense que ce n’est pas possible.

Que gardez-vous de votre carrière ?

Je garde de très belles rencontres, des titres. J’ai côtoyé de très beaux clubs et de très beaux publics. Grâce au foot, j’ai eu la chance de faire beaucoup de choses en dehors et notamment l’émission que je fais en ce moment, « Danse avec les Stars » (sur TF1). Je retiens beaucoup de bonnes choses. J’ai eu deux grosses blessures mais ce n’est pas beaucoup en 17 ans de carrière. Je ne retiens que du bon.

Vous sentez-vous capables d’assumer physiquement durant l’émission ?

Ça fait trois semaines qu’on répète et pour l’instant ça va. La première danse ne sollicite pas trop la hanche, la deuxième un peu plus. Une fois qu’on est dans la compet’, le mental prend le dessus sur le corps et on arrive à faire des choses surprenantes. Mais c’est sûr que les soirs de prime et les lendemains, ce sera un peu dur.

Le PSG affronte, mercredi, le Real Madrid de Rafael Benitez que vous avez connu à Liverpool. En gardez-vous un bon souvenir ?

Oui. Au niveau intelligence et adaptation au schéma de l’équipe adverse, c’est ce que j’ai connu de mieux dans ma carrière. Il était très intelligent et très fort tactiquement. Il sait parler à ses joueurs et les mettre face à leurs responsabilités sans trop les commander.

« Une longue histoire d’amitié avec Domenech »

Vous avez connu dix clubs dans votre carrière. Quel est celui qui a le plus compté ?

Il y en a plusieurs. A Auxerre, c’est là où tout a commencé. A Liverpool, c’est là où j’ai eu le plus de titres. Au Pana, mon cœur s’est arrêté. La relation humaine était vraiment trop forte. A Lazio, j’avais une très bonne relation avec les fans et le staff technique. J’ai eu du bon dans tous les clubs. S’il faut en désigner un, je dirais Auxerre parce que c’est grâce à Auxerre que j’ai connu tout ça après.

Quel entraîneur vous a le plus marqué ?

Guy Roux. Ce n’est plus un coach, c’est un membre de ma famille et presque un deuxième père. Il est vraiment très important. Je ne le remercierai jamais assez. Il sait tout l’amour que j’ai pour lui.

Raymond Domenech fait-il aussi partie des entraîneurs que vous avez appréciés ?

Oui, Raymond aussi. Les deux ne s’aiment pas trop mais paradoxalement, ils ont compté dans ma carrière. J’ai connu Raymond depuis les jeunes (en équipe de France) jusqu’en A. Son frère était mon coach quand je jouais à Arles. On a une longue histoire d’amitié ensemble. C’est quelqu’un de très important.

Souhaitez-vous évacuer de votre esprit l’épisode de Knysna lors de la Coupe du monde 2010 avec l’équipe de France ?

C’est dur de l’enlever de la tête des gens parce que ça a été un épisode grave pour le football français. C’est impossible à oublier. S’il faut en reparler, je le ferai parce que je suis droit dans mes baskets et j’assume totalement. Je ne le souhaite à personne. J’espère que ça n’arrivera plus parce qu’on a terni l’image du football français.

Que s’est-il passé lors de votre court passage à La Réunion ?

Avant de venir, je les ai prévenus que ma hanche me faisait mal. Ils ont quand même voulu que je vienne. Ils ont tenu à ce que je continue à jouer mais j’avais trop mal alors j’ai arrêté. Les gens n’ont pas compris l’ampleur de ma blessure et de ma douleur. Ça a fait parler. Beaucoup de choses fausses ont été dites, j’ai été obligé de rétablir certaines choses et tout est rentré dans l’ordre.