Riolo: "Le PSG, un 10e titre et après ?"

Qui a cru à la joie des joueurs du PSG après le titre obtenu samedi soir? Qui a pu avaler cette mauvaise salade? Jamais, nulle part, on n’avait vu une chose pareille. Une équipe gagne un titre de champion et rentre au vestiaire sans saluer son public. Les joueurs ouvrent quelques bouteilles et sont probablement allés faire la fête. Rien d’original, puisque c’est ce qu’ils font de mieux dans leur vie, la fête! La maison de Neymar est un parc d’attraction, le resto de Verratti un endroit branché le vendredi soir. Le jeudi soir, c’est Le Matignon. À moins d’être aveugle, on y verra des joueurs du PSG dans une forme éclatante.
Evidemment pour ce titre, on a eu le droit à quelques post Insta pour partager virtuellement la joie des joueurs. Moyen de communication moderne qui ravira les jeunes boutonneux pour qui le foot n’est pas un club, une équipe, un stade, une compétition, une victoire et une défaite, mais juste la vie d’un joueur, son but, son geste, sa stat’, son record.
Un samedi soir comme un autre, le PSG a donc été sacré champion de France pour la 10e fois. Sur Canal+ Décalé. Symbole de l’anonymat dans lequel vit notre L1 et son champion. On le sait, Canal a abandonné le foot depuis longtemps. Rugby, Formule 1, moto, tout est mieux que la L1 désormais. Pas d’image des supporters fêtant le titre en dehors du stade. C’était une information pourtant, mais ça n’a pas intéressé le diffuseur qui ne veut plus diffuser. Le lendemain, le capitaine du PSG Marquinhos est allé au Canal Foot Club, une émission qui ne cesse de perdre du public. Personne au club ne lui a dit que Canal n’était plus la chaîne du foot? Marquinhos ne comprend pas pourquoi le public du Parc est fâché. Verratti non plus. Mbappé encore moins. Neymar, lui, a compris. Il sait que personne ne l’aime alors il affiche son mépris. "Ça sert à rien de siffler, j’ai encore 3 ans de contrat!" Qui a douté un instant que le Brésilien n’était rien d’autre qu’un vulgaire mercenaire?
La moitié du stade vient sans rien savoir du PSG
Messi, Ramos, doivent se demander dans quel club ils sont arrivés. Personne n’osera leur expliquer que ça ne sera bientôt plus un club, mais juste une entreprise de spectacle. Il suffit de venir au Parc juste une fois pour constater ce que ce stade est devenu. La moitié du stade vient sans rien savoir du PSG. Aller au Parc, c’est devenu un événement en soi. On mange, on fait du shopping, on sort après, on fait des photos. Sauf qu’en ce moment, une partie du spectacle a disparu. Pour les dirigeants, le Virage Auteuil, ça faisait partie du décor, c’était compris dans le spectacle. C’était limite dans le prix. Allez les pantins, venez, chantez, soyez les bouffons des rois en loges !
La politique sportive du PSG, cet empilement de stars qui ne donne rien et qui a provoqué une nouvelle humiliation à Madrid, plus personne n’en veut. Leonardo a reconnu des "erreurs" sans vraiment dire lesquelles. On lui file un coup de main? Gestion des gardiens, recrutements de stars finissantes, acceptation de la République des joueurs… Mbappé est au centre de toutes les attentions. Il a tellement porté l’équipe cette année que son départ serait vu comme une catastrophe. Mais si le Qatar parvient à le garder, c’est ça qui va servir de projet sportif? La vérité, c’est que tout dans cette affaire est détestable. Mbappé tout-puissant prend le club en otage depuis des mois. Jamais le PSG n’aurait dû se mettre dans cette situation. Mbappé a mis le PSG à poil, à genoux! Dans quel club, un joueur a déjà fait ça? On va me dire, Messi. Certainement. Et bien quand Mbappé aura fait pour le PSG tout ce que Messi a fait au Barça, je réviserai mon jugement sur ce qui me semble être un élément de plus dans la preuve que ce PSG est géré de façon catastrophique.
Sans rupture totale, ce PSG ne sera qu’un champion de France qui aura toujours les jambes en coton au printemps.
La majorité des supporters du clubs vomissent ce PSG là. Les Ultras, les riches, les pauvres. Il n’y a pas de fracture sociale dans ce dégoût. La fracture est ailleurs. Et elle pose une question. Que veulent les dirigeants du PSG? Changer de public? Il n’y a aucun club au monde qui parvient au sommet en changeant son public, en se coupant de son histoire, de ses supporters. On peut épurer un stade comme on fait les Anglais, mais on ne substitue pas un public à un autre. Les supporters attendent donc une prise de parole. La définition du nouveau projet. Le Président qui n’entend rien et n’écoute rien, n’était même pas présent pour le titre de champion, va forcément bientôt parler. Il choisira soigneusement son média et les questions.
Il expliquera peut-être, qui part et qui reste… Mais qu’est-ce qui va changer vraiment? Sans rupture totale, ce PSG ne sera qu’un champion de France qui aura toujours les jambes en coton au printemps. Tous ces millions pour un 10e titre? Obtenu qui plus est dans un championnat d’une faiblesse terrible!
Le seul moyen d’avoir la peau de ce système, c’est de ne rien lâcher. Venir et se faire entendre. Être là sans être là. Passer trois ans à siffler le salarié Neymar s’il le faut. Jean-Marc Pilorget, légende du club disait dans Le Parisien, à quel point ce 10e titre n’avait apporté aucun plaisir. On est beaucoup à le comprendre et à avoir le même avis. Ne rien lâcher donc. Récupérer ce club tombé dans les mains de joueurs mercenaires et de dirigeants incompétents.