Comment le réchauffement climatique pourrait menacer l’activité sportive des Français

S’il y avait encore des sceptiques, les effets du réchauffement climatique se sont fait ressentir aux quatre coins du monde, cette semaine : au Canada, des records de chaleurs (avec une pointe à 49,6°C en Colombie-Britannique), tout comme en Inde (43,1°C à New Delhi) et en Sibérie. Cette augmentation de la température mondiale moyenne pourrait bientôt impacter le quotidien des Français, d’après un rapport de la WWF. Si elle gagne 4°C, nous pourrions perdre jusqu’à deux mois d’activité sportive par an.
Une augmentation des vagues de chaleur
Pour un scénario moins extrême, avec une augmentation de "seulement" 2°C de la température mondiale, ce serait 24 jours de pratique sportive qui partiraient en fumée. Au-delà de 32°C, la pratique sportive est en effet déconseillée. Alors qu’"une des premières conséquences du dérèglement climatique concerne la hausse des températures et l’augmentation des vagues de chaleur", faire de l’exercice l’été deviendrait très compliqué. D’autant que "la fréquence des canicules devrait doubler d’ici à 2050".
Indirectement, les équipements sportifs sont aussi menacés par le réchauffement climatique. Sur le littoral, des estimations du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) "montrent que le niveau de la mer pourrait encore s’élever d’un mètre ou plus dans un monde à +4°C". Cela mettrait en danger les sites d’activités nautiques et, à terme, forcerait la "relocalisation de presque d’un quart des clubs" situés sur le bord de mer français d’ici la fin du siècle, particulièrement sur la côte méditerranéenne.
Les sportifs invités à s'engager
Pour les sportifs de haut niveau, la qualité des infrastructures pourrait être impactée. De nombreux épisodes de sécheresse, consécutifs aux vagues de chaleur qui pourraient toucher la France, devrait toucher les pelouses de stades, forçant les clubs à trouver des solutions. "Si plusieurs solutions peuvent être adoptées pour limiter le stress hydrique des pelouses (arrosage, ventilation avec brumisation…), elles ne sont malheureusement pas toujours viables et souhaitables", conclue le rapport.
La WWF appelle enfin les acteurs du sport à se mobiliser pleinement contre le réchauffement climatique, en s’alignant sur les préconisations de l’Accord de Paris. Des initiatives locales naissent déjà ça et là, avec la prise de position de la Formule 1 dans le sillage d’un Lewis Hamilton très engagé ou l’engagement du PSG au côté de l’ONU, il reste beaucoup de chemin à parcourir. L’organisation d’un grand évènement tel que l’Euro 2021, réparti entre plusieurs pays, a par exemple été présenté comme un "non-sens environnemental le plus total" par Karima Delli, présidente de la Commission transports au Parlement européen.