
Bronca, gilets jaunes et Marseillaise sifflée... Quand le Stade de France s'est transformé en arène politique
Y aura-t-il une bronca? Comme le veut la tradition, Emmanuel Macron sera samedi soir au Stade de France (Saint-Denis) pour assister au match Nantes-Toulouse en finale de la Coupe de France. Compte tenu de la contestation contre la réforme des retraites, le président de la République risque d'être hué par une partie du public. Des cartons rouges seront distribués aux spectateurs par l'intersyndicale et des sifflets pourraient se faire entendre à la 49e minute, en référence au recours au 49.3 à l'Assemblée nationale.
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Quelques sifflets et des insultes en 2019
Que la politique s'invite au Stade de France pour un événement sportif, ce n'est pas une première. En mars dernier, déjà en rapport avec la réforme des retraites, des sifflets à la 49e minute et des "Macron démission" avaient résonné dans l'enceinte dyonisienne à l'occasion du premier match des éliminatoires de l'Euro 2024 entre l'équipe de France et les Pays-Bas.
Emmanuel Macron était également dans un contexte politique délicat au moment de la finale de la Coupe de France 2019 entre le Stade Rennais et le Paris Saint-Germain, quelques mois après le début du mouvement des gilets jaunes. Le chef de l'État était descendu sur la pelouse et avait salué les joueurs lors du protocole avant le coup d'envoi. Mais aucune image n'avait été diffusée sur les écrans géants du stade. Quelques sifflets s'étaient fait entendre à ce moment, mais sans plus. Des insultes avaient toutefois été proférées par des supporters parisiens au moment de la remontée du dirigeant en tribune présidentielle.
La finale de 2002 retardée après des sifflets contre la Marseillaise
Auparavant, les incidents liés à la politique ont essentiellement concerné des outrages à la Marseillaise lors de matchs de l'équipe de France contre l'Algérie (octobre 2001), le Maroc (novembre 2007) et la Tunisie (octobre 2008).
En mai 2002, à l'occasion de Lorient-Bastia en finale de la Coupe de France, l'hymne national avait été sifflé. Le président Jacques Chirac avait alors quitté la tribune présidentielle, ce qui avait retardé le coup d'envoi de la rencontre. "Quelques irresponsables ont cru devoir siffler la Marseillaise. (...) C'est inadmissible et inacceptable", avait dénoncé le chef d'État, qui avait ensuite refusé de descendre sur la pelouse. Claude Simonet, alors à la tête de la Fédération française de football, avait pris le micro pour présenter "ses excuses à la France parce qu'on a sifflé la Marseillaise".