Coupe de France: un club amateur exclu deux ans après des insultes racistes

12 juin dernier, premier tour de Coupe de France entre l’ASA Montereau (départemental 1) et l’US Palaiseau (régional 2). Après la prolongation, les deux équipes franciliennes sont à égalité (2-2) et doivent se partager aux tirs au but. Amone Glossoa, gardien ivoirien de l’US Palaiseau, s’avance vers ses buts. C’est à ce moment que des insultes racistes descendent des tribunes de Montereau. "Tu pues. Retourne dans ta cage, sale singe." Interrompu, le match n’a jamais repris.
"Il y avait 2-2 après la prolongation et on s’apprêtait à démarrer la séance pour départager les deux équipes lorsqu'une vingtaine de jeunes âgés de 18 à 20 ans ont crié à notre portier 'sale singe, retourne dans ta cage', a détaillé Pierre Bourgeault, vice-président de l’US Palaiseau qui était délégué lors de cette rencontre, au Parisien. L’arbitre a entendu les insultes racistes et a immédiatement signifié aux deux équipes le retour aux vestiaires. Une vingtaine de minutes plus tard, il nous a demandé si on voulait reprendre la partie mais c’était impossible vu l’état psychologique de nos joueurs. L’arbitre a donc signifié la fin de la rencontre."
"On pénalise les joueurs alors qu'ils n'ont rien fait"
"J'étais d'abord abasourdi puis très énervé. On s'imagine généralement que de telles insultes viennent de personnes blanches mais là, il s'agissait essentiellement de frères maghrébins”, a de son côté raconté Glossoa à L'Équipe. À la suite de ce grave incident, la commission de discipline de la Ligue de Paris a décidé de frapper fort. La semaine passée, l’instance a tranché: match perdu pour l’AS Montereau, exclusion de la Coupe de France jusqu’en 2024, obligation de disputer ses deux prochaines rencontres hors de la commune de Montereau-Fault-Yonne et 200 euros d’amende.
Auprès de L'Équipe, le président du club de Seine-et-Marne a jugé ces sanctions "disproportionnées”, notamment en ce qui concerne les deux rencontres à l'extérieur de la ville. "On jouait sur un stade municipal qui n'est pas la propriété du club, je ne peux pas interdire aux supporters de venir. Un huis clos aurait suffi, là, on est obligés de trouver un terrain de repli. Si je ne trouve pas une solution d'ici septembre, les deux matches nous seront donnés perdus. On pénalise les joueurs alors qu'ils n'ont rien fait", a déploré Eric Benila.