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Gourvennec : « Pour Guingamp, c’est magique »

Jocelyn Gourvennec

Jocelyn Gourvennec - -

Après la victoire en finale de la Coupe de France, samedi soir face à Rennes (2-0), l’entraîneur guingampais Jocelyn Gourvennec a tenu à souligner l’exploit de son équipe. Mais il se projette déjà sur le maintien en Ligue 1.

Jocelyn, quel est votre premier sentiment après avoir gagné cette Coupe de France ?

C’est une grande joie pour tout le monde, pour le club, la ville, les joueurs et le staff. Il y a aussi la fierté d’avoir réussi notre match. Une finale, ça peut se jouer à pas grand-chose. Un peu de crispation, quelques mauvais choix, un manque de réussite et vous pouvez perdre. Là, je pense qu’on a fait le match parfait, avec beaucoup d’envie et une belle organisation. On a bien su se projeter vers l’avant et on a eu assez peu de déchet dans nos passes. Après, il fallait marquer, ce qu’on a réussi à faire. C’est un match plutôt maîtrisé et je trouve que, sur l’ensemble de la partie, le score est logique.

Vous attendiez-vous à pouvoir remporter un trophée dès cette année ?

Ce sacre en Coupe de France est un contrat rempli. C’est extraordinaire parce qu’on ne planifie jamais une victoire en Coupe. On a normalement plus de chance de la gagner quand on fait partie d’une équipe du top 5 français. Le fait que Guingamp la regagne cinq ans après sa première, c’est magique. Etre celui qui emmène cette aventure, c’est bien. Mais maintenant, il faut bien terminer la saison et se mettre à l’abri en championnat.

Ce sacre intervient alors que Guingamp ne semblait plus être en confiance ces dernières semaines...

Je ne pense pas que la confiance ait été entamée parce qu’on reste dans une logique de saison. On est promu, on a le plus petit budget de Ligue 1 et c’est assez logique qu’on soit encore à la bagarre en championnat. On est encore dans notre objectif, qui est encore réalisable évidemment. J’espère vraiment qu’on se mettra très vite à l’abri.

Est-ce un miracle pour Guingamp de remporter deux fois la Coupe de France en cinq ans ?

Non, c’est simplement un bel exploit. Lionel Mathis remporte sa quatrième Coupe de France. Comme je l’ai dit, on a plus de chance de la gagner quand on joue à Paris, Marseille ou Lyon. Lui, il en a remporté deux avec Auxerre et deux avec Guingamp. C’est incroyable ! Mais dans le foot, tout est possible et on l’a encore montré ce soir. Cette deuxième Coupe de France est le sentiment du devoir accompli.

Il y a trois ans, l'En Avant de Guingamp était en National et aujourd'hui, il gagne la Coupe de France...

Cette année, on est allé au Parc des Princes en début de saison. Là, on est au Stade de France en fin de saison. Il y a trois ans, on avait plutôt l’habitude d’aller à Pacy-sur-Eure quand on venait sur Paris. On est allé jouer à Créteil, à Alfortville ou encore le Paris FC à Charléty. C’était un peu nos stades. Alors, gagner ici est forcément incroyable. Mais ça veut aussi dire qu’on a fait du chemin parce qu’on a construit les choses. On a fonctionnement qui marche bien et auquel les joueurs adhèrent. C’est vrai que c’est allé assez vite, mais ça ne s’est pas fait en un claquement de doigt. Ça s’est fait en étant ensemble pour construire. Et c’est encore en cours de construction, il n’y a rien d’acquis. On a encore plein de choses à faire et il faut encore qu’on progresse.

« On ne peut pas se tromper d'objectif »

Et l'année prochaine, Guingamp sera en Coupe d'Europe...

Là, il faut vraiment qu’on soit focalisé sur le championnat pour que l’on reste en Ligue 1. Sur le début de saison prochaine, c’est vrai qu’il y aura un Trophée des Champions en Chine, à Pékin, contre le PSG. C’est une affiche complètement improbable. Et après, il y aura de la Coupe d’Europe. Pour Guingamp, c’est magique, vraiment magique. Mais c’est aussi ça qui va nous faire encore avancer et progresser et surtout faire progresser les joueurs.

Avez-vous été surpris par la triste prestation de Rennes ?

Un match est toujours interactif. Est-ce que c’est eux qui n’étaient pas au mieux ou est-ce que c’est nous qui avons pris l’ascendant ? On prépare toujours bien une finale, mais après il faut savoir trouver le bon dosage entre la détermination et l’envie de bien faire les choses. Il ne faut surtout pas être crispé. Je pense qu’on a un peu plus réussi à se lâcher, alors qu’eux étaient un peu plus crispés que nous. On a un groupe de joueurs qui est fort car le collectif est fort. On n’a pas forcément de joueurs qui sortent de l’ordinaire dans notre équipe. Mais comme notre collectif est fort et très rigoureux, on a réussi à tenir la distance sur toute la deuxième mi-temps.

Quel a été le moment le plus magique de cette soirée ?

Le fait de se retrouver autour de la Coupe de France sur l’estrade. C’est quelque chose que je vois depuis tout gamin à la télé le samedi soir en fin de saison. Donc, c’est quelque chose de magique de se retrouver là-haut, près du président de la République. Puis la photo de tout le groupe en bas : le staff et tous les joueurs, même ceux qui n’étaient pas retenus. Je trouve que c'est symbolique. On avait tout le groupe présent et ça récompense tous les joueurs qui ont agi en Coupe de France cette année. Il y a des joueurs qui ont été importants à l’Île Rousse, à Cannes, à Concarneau, à Bourg-Péronnas, contre Monaco, et ils n’étaient pas forcément sur la feuille de match ce soir.

Après avoir fait monter Guingamp de la National à la Ligue 1, puis avoir gagné la Coupe de France, que préparez-vous pour la saison prochaine ?

Il faut qu’on progresse. Les joueurs se sont offert des matches importants. Se maintenir en Ligue 1 permettrait de refaire une saison avec des joueurs qui ont déjà joué dans l’élite. Ça sera autre chose et il faudra aussi qu’on soit intelligent pour renforcer le groupe. Il faut d’abord qu’on finisse le travail de la saison. L’année prochaine sera l’année prochaine. Quand on est coach, il faut être méthodique et que les joueurs le voient car ils vous observent beaucoup. On ne peut pas se tromper d’objectif.

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La rédaction