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Malik Bentalha : "Tant que le PSG écrase tout, ça me va"

Malik Bentalha

Malik Bentalha - AFP

Avant la finale de Coupe de France entre le PSG et l’OM, samedi au Stade de France (21h), Malik Bentalha a reçu RMC Sport pour évoquer sa passion pour le club de la capitale. Avec une vraie expertise, l’humoriste de 27 ans, originaire du sud de la France, lance le match entre les frères ennemis.

C’est un vrai amoureux du PSG. Un de ceux qui n’a pas attendu les Qataris pour vibrer en rouge et bleu. A l’aube de la finale de la Coupe de France entre Paris et Marseille, samedi au Stade de France (21h), Malik Bentalha a reçu RMC Sport chez lui pour parler de son club de cœur. Avec une analyse pointue et une bonne dose d’humour, l’humoriste de 27 ans a ouvert sa boîte à souvenirs. De son enfance dans le sud, bercée par les crochets de Ronaldinho, jusqu’à ses sorties au restaurant avec Marco Verratti. Sans oublier d’évoquer le mercato et cette finale face à l’OM.

Malik Bentalha, vous êtes né près d’Avignon mais vous avez choisi de soutenir le PSG. Pourquoi ?

Mon père était ami avec Mustapha Dahleb. Il m’en parlait souvent quand j’étais petit. Il me disait que c’était un magicien. Ça m’a mis la puce à l’oreille. Et un jour, je l’ai accompagné au Parc des Princes pour voir PSG-Steaua Bucarest (tour préliminaire de la Ligue des champions 1997, ndlr). Paris avait perdu 3-0 à l’aller sur tapis vert (pour avoir aligné Laurent Fournier alors qu’il était suspendu). Et devant ce match retour, j’étais comme un fou. Leonardo, Raï… on gagne 5-0 à domicile ! C’est là que je suis tombé dans la marmite du PSG. Je n’ai pas arrêté de les supporter depuis.

Vivre dans le sud de la France en supportant le PSG, ce n’était pas trop compliqué à assumer ?

C’était horrible ! Je me faisais torpiller tous les jours. Il n’y avait que des supporters de l’OM. En plus, c’était dans une période où Marseille était vraiment au-dessus. Paris était au fond du gouffre avec Colony Capital. J’ai vraiment morflé. Ça chambrait. A l’entraînement, je venais avec un maillot du PSG et dès que je ratais une passe, on me traitait d’Ogbeche ou de Rabesandratana. Aujourd’hui, je suis déçu de ne plus habiter dans le sud pour ne pas en profiter et pouvoir me venger. (sourire)

Qui était votre idole de jeunesse ?

Raï. J’étais vraiment jeune à son époque, mais j’ai des souvenirs de lui en train de marquer. Je le trouvais classe. Sur le terrain, ce sont souvent les joueurs petits qui sont techniques. Lui, il faisait pas loin d’1,90m mais il était incroyable. Sinon, le mec qui m’a vraiment choqué, c’est Ronaldinho. Pour moi, techniquement, il est loin devant Messi et Ronaldo. Il a inventé des choses dans le foot. A l’école, on allait sur l’ordinateur du CDI et on regardait ses gestes. Il faisait des passes du dos, des passes aveugles, des flip-flap, des flac-fluc… C’était un truc de fou !

Vous êtes abonné au Parc des Princes ?

J’ai été abonné quand le club n’appartenait pas à des arabes. Aujourd’hui, j’appelle deux-trois arabes que je connais et ils me font passer par derrière ! (rires)

Quel est votre plus beau souvenir avec le PSG ?

La finale de Coupe de France en 2006 (victoire 2-1 du PSG contre l’OM). C’était du jamais vu. J’étais dans le sud, chez moi. Je ne voulais voir ce match avec personne. D’habitude, je regardais ça avec mes potes fans de l’OM. Mais pour celui-là, j’ai dit : "Personne ne vient chez moi". Parce que vraiment, ça pouvait mal tourner. Je cassais des trucs et tout. Mon père m’engueulait. Mais après, j’ai regretté du coup, je me suis dit : "Pourquoi je ne les ai pas invités ?"

Vous côtoyez des joueurs parisiens aujourd’hui ?

L’un des premiers avec qui j’ai été pote, c’est Erding. Je l’avais rencontré lors d’un tournoi de futsal. Sinon, le dernier que j’ai rencontré, c’est Marco Verratti. Je vais souvent dans un restaurant italien à Paris. Le patron est un ami commun et il nous a présentés. Il est à pleurer de rire, ce mec. Je suis arrivé, on ne se connaissait pas, je lui ai fait deux-trois vannes. Il m’a vanné aussi. Et on s’est mis à rigoler tout de suite. C’est un super gars.

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Quel est le joueur du PSG le plus drôle que vous connaissez ?

Un mec comme Kurzawa me fait beaucoup rire. Il a des bonnes vannes.

Quel est votre pronostic pour la finale de Coupe de France samedi ?

Je vois un 3-1 pour Paris. Avec des buts d’Ibra. Il est tout le temps là contre Marseille. Et il sera motivé pour son dernier match. Il va vouloir soigner sa sortie.

Etes-vous nostalgique de l’époque où la rivalité était plus grande entre les deux clubs ?

Non, absolument pas. J’espère que la période qu’on vit actuellement va durer vingt ans. Je ne suis pas du tout du genre à dire : "Ouais, mais attends, pour la compétitivité…" Non, je suis supporter du PSG. Et tant que mon club écrase tout sur son passage, ça me va.

Si Paris gagne cette finale de Coupe de France, la saison sera-t-elle réussie ?

Non. C’est fou de dire ça mais non, parce que les objectifs ne sont pas atteints. Même si on gagne seize trophées nationaux, l’objectif, c’était de passer les quarts de finale de la Ligue des champions. Et c’était la bonne année pour le faire.

Qui aimeriez-vous que le PSG recrute pour remplacer Zlatan Ibrahimovic ?

En choix n°1, de loin, Cristiano. Parce qu’il faut un joueur ultra-performant dans l’immédiat. On n’a pas le temps pour une adaptation. Ronaldo, il arrive, dans la seconde il t’en met six ! Il ne blague pas. Lui, ça serait le rêve.

Lassana Diarra à Paris, ça serait une bonne idée ?

Oui, je pense que ça serait une très bonne idée. On a bien vu que l’effectif est trop réduit aujourd’hui. Diarra a le niveau international. C’est un excellent joueur, avec de l’expérience. Le mec a quand même pris le n°10 au Real avec son surnom du quartier floqué dans le dos (Lass). Ça veut dire quelque chose.

Kevin Trapp est-il meilleur que Salvatore Sirigu ?

Non, pour moi, Sirigu est meilleur. Ils sont allés nous chercher Captain America et on lui pardonne tout parce qu’il est beau gosse. Sirigu a été victime d’une chasse aux sorcières. Je ne sais pas pourquoi. Si Sirigu avait fait la moitié des erreurs de Trapp, on l’aurait brûlé sur la place de la Bastille. Sirigu a eu des matchs moyens mais il n’a pas fait d’erreur au PSG. Et on va le regretter parce que ce mec-là va être le successeur de Buffon en équipe d’Italie.

Alexandre Jaquin