RMC Sport

OM-PSG : Isla annonce "plus de chocs et de tension"

placeholder video
EXCLU RMC SPORT. Après un match retour de Ligue 1 très soft au Vélodrome (1-2), le Chilien Mauricio Isla prévient qu’il y aura plus de tension pour cet OM-PSG en finale de la Coupe de France ce samedi (21h).

Mauricio Isla, tout le monde voit le PSG gagner cette finale de Coupe de France. Faites-vous partie des rares à croire à une victoire de l’OM ?

Il est évident que Paris est le grand favori de cette finale. Mais c’est justement parce que c’est une finale que l’on sait que l’on peut gagner. Ce n’est pas un match de championnat, ce n’est pas un match aller-retour, c’est une seule rencontre. Il faut que l’on prenne cette finale comme un match « à la vie, à la mort », que l’on mette tout notre cœur sur le terrain. C’est de cette manière que l’on pourra l’emporter. Ce match nous motive énormément, croyez-moi. On joue une finale contre les champions de France, une des meilleures équipes d’Europe avec des joueurs de grande classe. Ils ne sont pas imbattables. Si on ne se sent pas capable de gagner, autant ne pas jouer la finale, autant directement donner la Coupe au PSG. 

A lire aussi >> Coupe de France : les cinq raisons pour lesquelles l’OM peut y croire

Cette finale, vous la vivez comme une revanche, une opportunité unique de sauver la saison ?

Si on n’avait pas fait un championnat aussi mauvais, on aurait affronté cette finale de la même façon. C’est une finale. Une finale contre Paris, la meilleure équipe française. Et là, tu n’as pas le choix, il faut tout donner et être attentif à chaque instant du match. On sait que l’on a vécu un championnat très difficile, avec un classement indigne de la réputation de ce club et si on gagne, on pourra tout effacer et oublier cette saison compliquée. 

A lire aussi >> OM-PSG : Passi assure qu'il ne va pas "mettre l’autobus"

Avez-vous l’expérience des finales ? En avez-vous joué beaucoup ?

Non, je n’ai pas joué beaucoup de finales. Mais la dernière que j’ai disputée, la finale de la Copa America contre l’Argentine, a été la plus belle. Et cette victoire du Chili montre que ce ne sont pas toujours les favoris qui gagnent. Tout le monde voyait l’Argentine nous battre. On avait face à nous Messi, Agüero, Di Maria. On avait bossé dur, on s’était donné à 200%, en étant concentré au maximum. Et il faudra faire pareil contre le PSG, face à des joueurs comme Ibrahimovic, Cavani ou encore Di Maria. On doit avoir cette détermination, cette envie de tout donner.

Pourtant, lors du match OM-PSG au Vélodrome, il a fallu attendre la toute fin de la première période pour que la première faute soit sifflée contre les Marseillais. C’est rare dans un choc au sommet…

Dans un match au sommet, dans un « classique », il doit y avoir plus de fautes, plus de contacts, voire même des petits coups qui font partie du jeu. Lors du match de championnat au Vélodrome, c’est vrai que les deux équipes ont bien joué, avec de l’intensité, mais sans qu’il y ait trop de fautes. Dans une rencontre comme celle-ci, on a besoin de contacts. Et je pense qu’il y aura plus de petits chocs ou de tension lors de cette finale, car il y a un titre au bout. Peut-être que les grands joueurs ou les clubs comme le PSG sont habitués aux finales. Mais pour nous, c’est une opportunité unique, il faut que l’on soit à fond, que l’on profite et que l’on croque dans cette finale.

Avec la Juve ou le Chili, vous avez côtoyé ou affronté de grands joueurs. Il y a un « truc » pour affronter les stars du foot ?

Il n’y a pas de recette magique. Être concentré au maximum et avoir un peu de chance ! Les cracks peuvent changer le cours du match en deux secondes, donc c’est difficile. Il faut un petit coup de pouce du destin pour pouvoir prendre le ballon à des joueurs comme Di Maria ou Zlatan. Moi, je prie toujours avant les matchs, de toute façon. Que ce soit un petit match ou une grande finale. On verra si la chance est de notre côté samedi soir. On a bossé très dur cette semaine pour mettre tous les atouts de notre côté.

Plus de 20 000 supporters marseillais seront au Stade de France. Ce match est aussi pour eux ?

Les supporters de l’OM ont vécu une saison très difficile, vu les résultats à domicile. Mais on a besoin d’eux, de leur soutien. Si on gagne cette finale, on sera très heureux, on oubliera la saison délicate que l’on a vécue et ce sera aussi un cadeau pour les Marseillais. Au Chili et en Amérique du Sud en général, on vit le football avec la même passion, on crie, on s’excite, on s’agace quand ça ne va pas. Quand tu fais autant de matchs nuls et de défaites dans ton stade, il est normal que les fans soient énervés. Si j’étais supporter de l’OM, je souffrirais aussi et je réagirais de la même façon.

Après la finale, quels souvenirs garderez-vous de Marseille et de la Ligue 1 ?

Je comprends que l’on parle plus des championnats espagnol, allemand, italien ou anglais, mais j’ai découvert en France un très bon niveau, avec des jeunes joueurs plein d’avenir. Et puis cette ville m’a beaucoup marqué. Je me suis senti comme à la maison, comme au Chili. Vivre à Cassis, ou visiter Marseille, c’est comme se balader à Viña del Mar (dans la région de Valparaíso au Chili, ndlr). Ces petites rues, les bons plats de la mer, et l’amour du football que l’on ressent, c’est beau, j’aime cette ambiance. Je vais partir avec un très bon souvenir de Marseille, même si j’aurai toujours au fond de moi un petit goût amer car on n’a pas été à la hauteur cette saison.

Votre départ de l’OM est-il acquis ou y a-t-il une chance que vous continuiez l'aventure ? (Isla est prêté par la Juve avec une option d’achat estimée à 6 millions d’euros)

Déjà, j’espère que l’on vivra samedi un grand moment. Ensuite, je vais me préparer pour la Copa América. Concernant l’OM, il ne faut jamais dire jamais. J’ai juste envie de dire merci pour ce que le club m’a apporté, mais ce n’est pas encore un adieu. Je suis bien ici. Je me verrais bien rester. Mais il y aura beaucoup de changements de joueurs car ce club ne mérite pas le classement auquel on l’a mis. Je sais que la situation des dirigeants est compliquée, que le club est en vente, mais je ne veux pas entrer dans ce débat-là. J’espère simplement que la situation va s’arranger et que l’OM pourra recruter des joueurs d’un meilleur niveau pour ramener le club où il doit être : en Ligue des champions.

Florent Germain, à Marseille