Saint-Etienne : Galtier, tout d’un numéro 1

Christophe Galtier - -
Robert Herbin, 1981. Christophe Galtier, 2013. Entre les deux, une vingtaine d’entraîneurs différents et une longue traversée du désert pour un club mythique du football français. « Galette », grâce à la victoire de ses joueurs samedi soir en finale de la Coupe de la Ligue face à Rennes (1-0), entre dans l’histoire des Verts. Quarante mois pour inscrire son nom dans la riche encyclopédie des succès du peuple stéphanois. Quarante mois pour refaire de l’ASSE un club qui gagne. En décembre 2009, au moment de succéder à Alain Perrin, Christophe Galtier n’imaginait pourtant pas connaître une telle réussite.
« Je ne savais pas combien de temps j’allais durer » reconnaissait-il dans les coulisses du Stade de France, samedi soir. Il était l’adjoint, le numéro 2. Il est devenu le numéro 1, le seul capitaine du vaisseau vert. « Il a d’abord été adjoint de Gérard Gili à Bastia, rappelle pour RMC Sport son agent et ami, Jean-Pierre Bernès. Après, il a été celui d’Alain Perrin à Sochaux, à Lyon et à Saint-Etienne. A un moment donné, les circonstances ont fait qu’il avait la possibilité d’être numéro 1. Ça s’est fait en toute clarté, en toute honnêteté avec Alain Perrin, qui lui a donné le feu vert. » Mais « Galette » a douté, quand même.
« Saint-Etienne est un grand club, avec une grande pression, explique l’influente personnalité du football français. Ce n’était pas la solution de facilité pour un premier poste de n°1. On en a discuté pendant des heures et des heures. Il a fallu prendre une décision. Il l’a prise, il l’a assumée. Et il n’a pas à la regretter. » En quarante mois, Christophe Galtier a imposé sa marque, séduit Geoffroy-Guichard, qui rêve désormais de Ligue des champions avec une 4e place de Ligue 1 à six rencontres de la fin, cinq points de retard sur l’OL (3e avec un match en plus) et un derby à venir à Gerland, dimanche prochain (14h).
Bernès : « Il m’a bluffé »
« Il ne faut pas penser que c’est une fin en soi, demandait-il d’ailleurs au Stade de France après avoir soulevé la Coupe de la Ligue. C’est un beau trophée mais j’ose espérer que ce sera le début d’un renouveau. Nos supporters, nombreux en France, ont besoin de ça pour vibrer. » La même passion l’anime. « S’il a pris cette voie d’éducateur, d’entraîneur, c’est qu’il est passionné par ça, assure Jean-Pierre Bernès. C’est un métier extrêmement difficile. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas le faire sans passion. Vous êtes obligé d’être passionné par le jeu, par le fait d’aimer vos joueurs. »
Sans oublier d’être honnête avec eux. « C’est un garçon franc, assure son agent. Soit il vous apprécie, soit il ne vous apprécie pas. Il n’est pas dans la mesure. Les joueurs apprécient son discours. » Et le suivent. « Il a encore une marge de progression, estime Jean-Pierre Bernès. Mais il m’a bluffé. Je ne pensais pas qu’il allait arriver aussi rapidement à gérer en tant qu’entraîneur un club comme Saint-Etienne, où il y a beaucoup de pression, d’attentes. Je trouve qu’il s’en sort à merveille. » A 46 ans, sa carrière d’entraîneur est bien lancée. L’ancien défenseur assez rugueux de l’OM, Lille et Toulouse, champion d’Europe espoirs en 1988 avec Blanc et Cantona, n’a plus à en douter.
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