Bergeroo : "Certaines filles savent que c’est l’année ou jamais"

- - AFP
Philippe Bergeroo, les Bleues sont qualifiées pour les Jeux Olympiques de 2016. Comment le groupe a-t-il réagi ?
Beaucoup de bonheur parce que c’était un des objectifs de la Fédération française de football de qualifier les filles. Donc ça a été une explosion de bonheur hier (lundi) à l’issue du résultat mais au-dessus, les Allemandes ont crié en même temps parce qu’elles étaient elles aussi qualifiées.
Quelle est la clé de ce match face à l’Allemagne ?
C’est avant tout le mental, parce que ça va être un match difficile pour la France mais pour les Allemandes aussi. On s’est rapproché de cette équipe-là, en sachant qu’on a beaucoup de respect pour cette équipe. Elles ont été deux fois championnes du monde, huit fois championnes d’Europe. Mais les filles sont vraiment remontées pour ne pas lâcher facilement leur peau.
Certaines joueuses françaises et allemandes jouent ensemble au PSG. Cette amitié peut-elle les freiner ?
Sur ces matches-là, il n’y a pas d’amies : on se salue, on est polies. Mais après, il y a un match qui arrive. On s’embrasse au début, on s’embrasse à la fin et après on règle nos comptes.
Garderez-vous un peu de forces en vue de la demi-finale éventuelle ?
On ne garde rien ! (rires) On donne tout à tous les matches. On m’a posé la question pour le match contre la Corée du Sud, en disant « en deuxième mi-temps, comme vous faisiez tourner le ballon, vous pensiez peut-être déjà à l’Allemagne ». Non, on essayait de récupérer et de gérer ce qu’on vous avait dit : que pendant 10-15 minutes, on allait avoir un trou par rapport à ce stade et aux conditions atmosphériques. Mais tout le monde est centré sur ce match, c’est être continuellement dans le présent.
5-0 contre le Mexique, 3-0 contre la Corée du Sud… Quel a été votre discours après la défaite face à la Colombie pour remotiver votre groupe ?
Il y a eu un petit coup de blues après le match contre la Colombie (0-2). Mon discours c’est : « Moi j’ai confiance en vous et c’est moi qui choisis et s’il se passe quelque chose, j’assume, c’est moi le responsable. » C’est toujours compliqué quand vous perdez un match mais il faut être honnête. Cette équipe a besoin d’être sécurisée.
« Il ne faut pas que ça s’arrête »
Comment gérez-vous le groupe ?
Déjà dans la réflexion, par rapport aux matches, aux entrainements, elles sont toujours à demander pourquoi on fait telle chose. On fait aussi des entretiens par ligne pour corriger. Ce matin, on a fait le montage de notre match contre la Corée : ce qu’il y a d’extraordinaire c’est qu’elles ne veulent pas voir le positif. Et ça, ça change.
Aujourd’hui, vous ne pouvez plus cacher vos ambitions…
C’est vrai que depuis un moment, on est troisièmes au classement Fifa. On souhaitait se cacher un peu plus longtemps mais avec nos résultats, on ne peut pas le faire. Elles savent ce qu’elles ont à faire. C’est leur Coupe du monde. On les a amenées jusqu’au quart de finale. Maintenant, c’est à elles. Elles ont envie. C’est aussi important parce qu’il y a des filles qui arrivent en fin de cycle et elles savent très bien que c’est l’année ou jamais.

L’engouement populaire vous aide-t-il dans cette compétition ?