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Coupe du monde 2022: Amnesty justifie son action coup de poing au siège de la FFF

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Lola Schulmann, chargée de plaidoyer à Amnesty France, explique à RMC Sport les raisons de l’action de l’ONG au siège de la Fédération française de football (FFF).

Le message est passé. Pas sûr, en revanche, qu’il ait été entendu. Amnesty France a mené une action au siège de la Fédération française de football (FFF) ce mercredi matin. L’ONG dit vouloir engager un dialogue avec la FFF, restée silencieuse depuis plusieurs mois. Amnesty a donc choisi d’accrocher une gigantesque banderole pour alerter les instances sur un sujet grave, celui du nombre vertigineux de travailleurs migrants décédés sur de grands projets d'infrastructures au Qatar, notamment les chantiers de la Coupe du monde 2022, et plus généralement la situation des travailleurs migrants dans cet émirat gazier.

"L’équipe de France va se rendre au Qatar pour la Coupe du monde et ce que l’on veut c’est les alerter sur la situation des travailleurs migrants au Qatar pour que derrière, ils puissent alerter la FIFA, a expliqué à RMC Lola Schulmann, chargée de plaidoyer à Amnesty France. Nous voulons savoir quelles garanties de droit humain ils ont durant leur séjour. On sait qu’ils vont être dans des hôtels, des stades, qu’ils vont être transportés par des personnes et nous voulons savoir quels sont les droits et garanties de ces personnes."

"On ne veut pas boycotter la Coupe du monde"

Amnesty France alertait déjà l’été dernier sur le sort réservé à des hommes "relativement jeunes et en bonne santé", lesquels meurent parfois soudainement après de longues heures de travail par une chaleur extrême sur les chantiers. L’ONG accusait le Qatar de dissimuler les causes de la mort de milliers de travailleurs. Depuis, la situation en matière de droits humains au Qatar ne s’est pas franchement améliorée.

"Au Qatar, les travailleurs migrants n’ont pas de libertés, pour changer d’emploi, quitter le pays, ils doivent demander l’autorisation de leur employeur, explique Lola Schulmann. Il arrive aussi qu’ils ne reçoivent pas leur salaire ou qu’ils se fassent confisquer leur passeport et nous, on ne veut pas boycotter la CDM mais on veut alerter la FFF là-dessus. Il est de leur responsabilité de s’assurer que les droits sont respectés."

QM avec MA