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Coupe du monde 2022: coût, impact écologique...ces stades climatisés qui font grincer des dents

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L'Australie et le Pérou vont se disputer une place pour la Coupe du monde 2022 au Qatar ce lundi, dans l'un des sept stades climatisés (huit stades au total) censés accueillir les matches du tournoi à partir du mois de novembre.

L’Australie et le Pérou s’affrontent au Qatar, pays hôte du prochain Mondial, ce lundi, pour une place dans le groupe D des champions du monde français. Ce barrage aura lieu dans l’air climatisé du stade Ahmad ben Ali à Al-Rayyan (Doha).

L’une des sept arènes modernes climatisées dessinées par les plus grands noms de l’architecture, qui accueillera sept rencontres lors du tournoi du 21 novembre au 18 décembre. Comme un avant-goût de ce qui attend les équipes dans le petit émirat gazier, à ceci près que les températures ne seront pas tout à fait du même acabit.

Alors que le mercure frise actuellement les 40 degrés, ce qui justifierait l’emploi d’un système de refroidissement des stades, tel qu’il avait été présenté dans le dossier de candidature en 2010, la compétition a depuis été repoussée en novembre-décembre. Un moment de l’année où le mercure oscille entre 24 et 29 degrés, atteignant parfois 31 degrés certaines années.

Le projet a tout de même été conservé. Ainsi, grâce à l’air frais rejeté par une myriade de bouches d’aération, l’atmosphère oscillera entre 21 et 24 degrés et pourra être modulée dans chaque zone, aussi bien dans les tribunes que sur le terrain, selon l'intensité de l'exposition au soleil. Un confort luxueux dont profiteront joueurs et spectateurs.

Le Qatar va s’épargner au moins une controverse, celle des retards sur la construction, les stades ayant été livrés avec près d’un an d’avance sur le calendrier, avec un coût estimé entre 6 et 7 milliards de dollars (entre 5,74 et 6,70 milliards d'euros), mais la climatisation d’un espace à ciel ouvert fait grincer des dents.

"Pas d'excès", promet le concepteur de cette technologie

Tour à tour qualifiée de "non-sens écologique", d'"horreur énergétique", de "gabegie", la démesure du projet a fait bondir en ces temps d’anxiété environnementale. Les ONG ont ainsi dénoncé la pertinence d’organiser un événement sportif de cette envergure avec des coûts énergétiques très lourds, dans un pays qui est déjà le champion mondial des émissions de CO2 par habitant.

Saud Abdulaziz Abdul Ghani, qui a travaillé 13 ans pour développer cette technologie, assurait le mois dernier à l’AFP qu’elle est "aussi durable que possible". Une fois le tournoi terminé, les stades seront ramenés à une taille plus modeste et convertis en terrains de sport de quartier, ou bien en salles de mariage, tandis que les gradins démontés seront offerts à des pays pauvres, promettent les organisateurs.

Les nouvelles structures devront fonctionner toute l’année, même sous une chaleur écrasante, d’où le besoin de climatisation. Cette dépense d’énergie supplémentaire est-elle pour autant justifiable à cette période de l’année, où le climat est supportable ? La climatisation des stades est alimentée par une ferme de panneaux solaires et "nous avons la meilleure isolation thermique, les meilleurs capteurs, afin d'utiliser la juste dose d'énergie dans chaque zone. Nous ne faisons pas d'excès", promettait Saud Abdulaziz Abdul Ghani à l’AFP le mois dernier.

Chaque stade du Mondial étant différent, la clim' l’est également. Ainsi, le stade Al-Janoub, qui accueillera le premier match de l'équipe de France, sera refroidi deux heures avant un match et jusqu'au coup de sifflet final. Pas de quoi rassurer les plus sceptiques.

QM avec AFP