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Coupe du monde 2022: l’arbitre au coeur de la polémique de Tunisie-Mali va officier lors de Belgique-Canada

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Le 12 janvier dernier, Janny Sikazwe a fait le tour des télévisions du monde entier après avoir sifflé la fin du match Tunisie-Mali trop tôt à deux reprises. Ce mercredi soir, dix mois après cette mésaventure qui s’expliquait par "un coup de chaud", l’arbitre zambien va officier lors de la rencontre de Coupe du monde entre la Belgique et le Canada (20h).

Devant la rencontre Belgique-Canada, ce mercredi soir (20h), vous aurez sans aucun doute une impression de connaître le visage de l’arbitre. Et pour cause: le 12 janvier dernier, Janny Sikazwe, l’officiel de cette rencontre du groupe F, a fait le tour des télévisions du monde entier. Bien malgré lui.

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En tout début d’année, le Zambien était devenu tristement célèbre en sifflant - à deux reprises - la fin du match entre la Tunisie et le Mali (0-1). À la 85e, il avait pris le temps de regarder sa montre et s’était dirigé vers le bord du terrain pour renvoyer les vingt-deux acteurs au vestiaire, avant de revenir sur sa décision et de relancer la partie après quelques secondes d’incompréhension générale. Puis, à la 90e, alors qu’il restait une dizaine de secondes à jouer dans le temps réglementaire, Janny Sikazwe avait décidé d’arrêter le match pour de bon.

Après une demi-heure de flottement, les officiels avaient alors décidé de faire reprendre la rencontre, pour trois minutes de temps additionnel. Avec le quatrième arbitre au sifflet plutôt que Janny Sikazwe, qui n’était pas revenu sur le terrain. Alors que les Maliens avaient fait leur retour sur la pelouse, les Tunisiens, fous de rage, avaient préféré rester aux vestiaires. En raison de l’absence d’une des deux équipes, le nouvel arbitre avait donc scellé la fin du match... pour la troisième et dernière fois.

"A cinq minutes près, je pouvais tomber dans le coma"

"Quand je suis arrivé à Limbé (le lieu du match Tunisie-Mali, ndlr), il faisait très chaud, avec un taux d'humidité terrible, de plus de 80%, expliquait l’arbitre dans les colonnes de L’Equipe quelques jours après cette mésaventure. Dès mon échauffement, c'était dur. J'avais beau prendre de l'eau, j'avais l'impression d'avoir toujours aussi soif. Et ça s'est détérioré au fil des minutes. (...) J'ai commencé à perdre mes repères. J'étais confus et je ne me rendais compte de rien. Je n'entendais plus mes assistants qui ont dit qu'ils essayaient de me joindre, de m'aider car ils voyaient que quelque chose n'allait pas. Je n'ai même pas eu l'impression qu'ils me parlaient. Je n'en ai aucun souvenir. Même aujourd'hui, je ne vois toujours pas."

Après la rencontre, une batterie d’examens avait révélé que l’arbitre avait été victime d'un "coup de chaud”. Selon l’officiel, ce diagnostic aurait pu être bien plus grave. "A cinq minutes près, je pouvais tomber dans le coma. J'aurais pu rentrer dans un cercueil, assurait-il à L’Equipe. C'était dangereux ce qu'il s'est produit. Ma chance, c'est que je suis en bonne santé. Trois jours plus tard, j'ai repassé des tests de condition physique et tout était normal. Je n'avais aucune séquelle."

Âgé de 43 ans, Janny Sikazwe est considéré comme un arbitre expérimenté. Et le choix de la FIFA de le sélectionner pour le Mondial au Qatar en est une nouvelle preuve. En plus de ses six CAN au compteur, dont la finale Egypte-Cameroun en 2017, il a également participé à la Coupe du monde 2018 en Russie, où il avait arbitré Belgique-Panama et Japon-Pologne lors de la phase de groupes. Le Zambien n’est donc pas le premier venu, même si sa mésaventure de janvier dernier inquiète du côté de la Belgique.

"L'arbitre qui dirigera Belgique-Canada a un lourd passé: il s'était fait remarquer lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations", souligne par exemple La Libre sur son site internet. "Malgré cet épisode, la FIFA a décidé de le convoquer parmi les arbitres retenus pour cette Coupe du monde", déplore la DH Sports. “Cet homme sera l’arbitre de Belgique-Canada, je sens que je vais définitivement perdre foi en l’humanité", a quant à lui taclé Sacha Tavolieri, notamment spécialiste du foot belge pour RMC Sport, sur Twitter. Seule une performance sans fausse note de la part de l’officiel zambien ce mercredi soir pourrait - en partie - faire oublier l’improbable épisode de janvier dernier.

F.Ga